Sur le campus de l'université d'Angers en 2016 | S. G. / LE MONDE.FR

Finies les files d’attentes interminables au service des inscriptions à l’université ? Les diplômes en papier ? Les conventions de stages signées par une multiplicité d’acteurs ? Thierry Mandon, le secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur et à la recherche, présente, jeudi 28 avril, les cinquante premières mesures pour « simplifier » et « moderniser » la vie des acteurs du supérieur : enseignants, étudiants et directeurs d’établissements.

Ce plan de simplification, qui comporte 16 mesures dédiées spécifiquement aux étudiants, s’inscrit dans la continuité du plan national de vie étudiante, présenté par François Hollande en octobre 2015 et après une longue concertation avec les différents acteurs du supérieur. Thierry Mandon avait, dès son arrivée en juin 2015, promis d’accélérer le chantier de la simplification « en repartant de la vie quotidienne des étudiants et des enseignants-chercheurs ».

Un guichet unique, des diplômes en ligne

Pour les étudiants, le site etudiant.gouv.fr deviendra une plateforme de référence qui regroupera le dépôt du dossier social étudiant (DSE, bourses et logements) et un « simulateur intelligent » qui permettra de voir à quels droits les étudiants peuvent prétendre (aides au logement, accès à une couverture maladie universelle…).

Plusieurs fois annoncé, le diplôme en ligne devrait également voir le jour dès la rentrée 2016. Il sera d’abord expérimenté pour les BTS et en 2017 pour les licences professionnelles avant une généralisation progressive à tous les diplômes de l’enseignement supérieur. « Un outil permettra in fine de générer un lien que les étudiants pourront mettre sur leur CV », précise le ministère. Une mesure destinée à empêcher les fraudes aux diplômes non obtenus, « en augmentation croissante » selon la rue Descartes.

Etudiants sur le campus de l'université Catholique de Lyon, le 18 septembre 2015 | JEFF PACHOUD / AFP

Des lycéens mieux informés

Autre mesure pour diffuser les informations sur l’enseignement supérieur : les lycéens devront s’informer sur les taux de réussite et les débouchés des filières qu’ils choisissent sur la plateforme APB (admission postbac). À terme, les bacheliers ne pourront valider leurs choix sur la plateforme que s’ils ont consulté au préalable les informations concernant leur formation.

Ces 16 propositions destinées à réorganiser et moderniser la vie étudiante sont « des mesures de bon sens mais qui étaient nécessaires », admet le ministère qui veut lutter contre l’échec – massif – en licence. En 2010-2011, seuls 28 % des étudiants avaient obtenu une licence en trois ans après une première inscription.

« Pas de révolution pour les étudiants »

Pour les organisations syndicales, ce plan ne suffira pas à révolutionner la vie des étudiants. « Il ne faudrait pas que ce plan remplace une vraie réforme sur les masters, sur la question des rattrapages et du contrôle continu et sur les moyens qui seront donnés aux universités qui ont la responsabilité de former de plus en plus d’étudiants à chaque rentrée », estime Alexandre Leroy, président de la Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE).

L’UNEF, plus sévère, juge que le ministère fait sa mue numérique mais ne « révolutionne pas la vie des étudiants ». « Ce ne sont pas de vraies transformations profondes mais quelques améliorations dans la dématérialisation », tempère Martin Bontemps, vice-président du premier syndicat étudiant. À l’automne, un nouveau train de mesures de simplification sera présenté. D’ici-là, le budget accordé aux établissements d’enseignement supérieur aura donné des indices sur la volonté de l’exécutif d’accompagner la transformation de l’enseignement supérieur.