Mercredi 20 avril au matin, à Lubumbashi, la plus grande ville de la région du Katanga, dans le sud-est de la République démocratique du Congo (RDC). Quelque 5 000 personnes sont réunies aux abords du siège provincial de l’Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec), parti de l’opposant Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza.

Les manifestants qui s’opposaient à un troisième mandat du président Joseph Kabila ou à un report de la présidentielle au-delà de novembre 2016 ont ensuite été dispersés par la police à coups de grenades lacrymogènes. Ils ont répondu par des jets de pierre contre les forces de l’ordre.

La police a indiqué avoir interpellé « quatre délinquants » accusés d’« avoir pillé un bistrot », ce que rejette l’Unafec dont le siège avait été vandalisé la veille et le chef accusé de soutenir des « actes antidémocratiques ». Des défenseurs des droits de l’homme accusent les forces de sécurité d’avoir arraché des affiches représentant des dirigeants de l’opposition, dont des portraits de l’ex-gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, passé à l’opposition en septembre 2015.

Kabila contesté dans sa région

A Lubumbashi, capitale du Katanga, région minière riche en cuivre, le président Joseph Kabila est confronté à une forte opposition : plusieurs personnalités de la coalition au pouvoir ont fait défection au cours des dix-huit derniers mois.

Le climat politique est très tendu dans le pays où l’opposition accuse le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter, de manœuvrer pour se maintenir à la tête du pays au-delà du terme de son mandat cette année. De violentes manifestations à ce sujet ont fait plus de 40 morts en janvier 2015.