Amy Adams et Jeremy Renner, lors de la présentation du film « Story of Your Life », de Denis Villeneuve, le 11 avril à Las Vegas. « Il y a beaucoup de points communs entre la danse et le management. Les étudiants apprennent à être tour à tour meneurs puis menés », selon la chorégraphe Emilie Hervule. | Chris Pizzello/Chris Pizzello/Invision/AP

« Nos étudiants n’ont pas tous eu le même accès à l’art étant jeunes. Pour leur offrir une ouverture à la création, cinq ateliers sont proposés depuis la rentrée 2016. On essaye de leur donner les mêmes chances afin que certains ne se retrouvent pas sur la touche », explique Marie Cunnac, coordinatrice des ateliers « créativité et expression » à l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de l’université Lyon-III.

L’inscription est facultative, gratuite, ouverte à tous les étudiants de licence et les ateliers ne ­contribuent à aucune note. Des professionnels interviennent dans chacun des domaines proposés, soit scénographie, vidéo, dessin collectif, atelier d’expression corporelle et écriture créative.

Inscrite aux quatre séances de l’atelier scénographie, Mélissa Can, 20 ans, est enthousiaste : « J’ai appris à faire une prise de vue, à cadrer et à recueillir un témoignage à travers les reportages ou les carnets de voyage qu’on nous a proposés. » Elle a ajouté ces compétences dans son CV, sûre qu’elles l’enrichissent.

L’atelier danse met l’accent sur la communication. Comment se tenir devant un public ? Quels messages renvoient les expressions de mon visage ? La posture de mes épaules ? Comment occuper une scène ? « Finalement, il y a beaucoup de points communs entre la danse et le management, dit Emilie Hercule, chorégraphe intervenante.

Nouer des liens

Les étudiants ont appris à être tour à tour meneurs puis menés, c’est-à-dire à reprendre la main dans une discussion, à passer d’un état de tension à un état de relâchement : autant de clés pour être à l’écoute de ses futures équipes. Des élèves qui n’avaient jamais dansé se sont révélés », constate-t-elle.

Les étudiants étrangers plébiscitent davantage l’atelier d’écriture créative. « Ce n’est pas un tutorat sur l’orthographe mais un atelier de création », prévient Zsuzsa Kis, professeure de français à l’IAE. « J’ai demandé à mes élèves d’écrire un texte en s’inspirant de leur prénom. Il y a un temps d’écriture, puis de lecture des textes devant la classe. C’est un moment de partage et d’intimité. Ils ouvrent une fenêtre sur eux vers leurs camarades. Et ils se connaissaient bien mieux à la fin des séances », remarque-t-elle.

Ces ateliers sont aussi l’occasion de nouer des liens avec les anciens. Plusieurs rendez-vous sont programmés chaque année pour entretenir leur curiosité. Le dernier a eu lieu au Musée des Confluences, à l’occasion de la biennale d’art contemporain de Lyon. Un autre moyen, estiment les intervenants, d’encourager « les artistes en herbe pourvus d’un haut potentiel qu’ils ignoraient jusqu’alors ».