Le conseil d’administration d’Air France a autorisé la compagnie à imposer dès le 1er juin des baisses de rémunération aux pilotes, qui ont rejeté une ultime proposition de la direction, a annoncé mardi 3 mai le directeur des ressources humaines du groupe, Gilles Gateau.

Air France a décidé d’appliquer les mesures approuvées dans le cadre de l’accord « Transform 2015 », mais jamais appliquées en raison d’un litige avec le SNPL, syndicat majoritaire dans cette catégorie de personnel.

Le tribunal de Bobigny puis la cour d’appel de Paris avaient autorisé le PDG de la compagnie, Frédéric Gagey, à trancher sur ce sujet. Le conseil d’administration « a approuvé la mise en œuvre de cet arbitrage », a expliqué M. Gateau.

« Il n’y a pas de passage en force. Ce qui s’applique, c’est le solde de l’accord précédent, conformément aux décisions de justice. »

Entre 20 et 30 millions d’euros par an

En conséquence, la rémunération des pilotes baissera avec des heures de nuit majorées de 40 % contre 50 % à ce jour, un calcul moins favorable pour les activités au sol et une durée de préparation au sol réduite de moitié pour les instructeurs. La compagnie prévoit en outre « l’annualisation de 12 jours de repos » à partir d’avril 2017.

L’ensemble de ces mesures « représente entre 20 et 30 millions d’euros par an d’amélioration de compétitivité pour l’entreprise », soit « entre 2 % et 3 % de la masse salariale pilotes », a fait valoir M. Gateau. Air France renonce toutefois à modifier seul la grille d’avancement de ses pilotes, qui fera l’objet d’une nouvelle négociation. « On va convier les organisations syndicales représentatives pour fixer les modalités de cette révision. »,

Le risque de grève minimisé

Le DRH a minimisé le risque de grève après ces annonces. Cette décision s’inscrit « dans le cadre de l’application d’un accord signé par le SNPL ». Et d’insister : « Ils sont souvent les premiers à appeler au respect des accords signés, ça me paraît important que ça marche dans les deux sens ».

En revanche, la compagnie « s’attend à une contestation sur le terrain juridique », avec d’une part un recours en cassation intenté par le SNPL contre l’arbitrage et, d’autre part, « des contentieux individuels que chaque pilote pourra aller déclencher aux prud’hommes sur la majoration de ses heures de nuit », a poursuivi M. Gateau, assurant être « confiant » sur l’issue de ces procédures.