La chancelière allemande Angela Merkel et l'humoriste Jan Böhmermann. | STAFF / REUTERS

Menacé de poursuites par le président Recep Tayyip Erdogan, défendu par le Parti social-démocrate (SPD) mais lâché par Angela Merkel, l’humoriste allemand Jan Böhmermann n’en finit pas d’alimenter la chronique outre-Rhin après son « poème » du 31 mars, dans lequel il traitait le président turc de pédophile et de zoophile.

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M. Böhmermann a annoncé samedi 16 avril sur Facebook qu’il allait interrompre provisoirement son émission, pour « s’accorder une petite pause télévisuelle [...] afin que le public d’ici et Internet puissent de nouveau se concentrer sur des choses vraiment importantes comme la crise des réfugiés, les vidéos de chats ou la vie amoureuse de Sophia Thomalla [une actrice et modèle allemande] ». Cette annonce intervient au lendemain de la décision de la chancelière Merkel d’autoriser les poursuites pénales voulues par Ankara contre lui.

Le comique, coutumier des commentaires provocateurs sur l’actualité, avait expliqué à l’antenne savoir qu’il allait au-delà de ce que le droit allemand autorise, et qu’il entendait démontrer par l’absurde combien le pouvoir turc avait eu tort de s’attaquer à un autre texte, une chanson diffusée quinze jours plus tôt à la télévision allemande et critiquant la remise en cause des libertés publiques en Turquie.

Tout en remerciant ses soutiens pour les témoignages de solidarité reçus au cours des derniers jours, Jan Böhmermann s’est dit gêné que Beatrix von Storch, l’une des responsables du parti populiste xénophobe AfD, se mette « à combattre pour le droit à la satire » : « sur qui puis-je encore faire des blagues ? », s’est-il interrogé.