Adaptée du film de Steven Soderbergh, « The Girlfriend Experience » plonge dans le quotidien d’une étudiante en droit et call-girl (lundi 18 avril, à 20 h 40, sur OCS Max).

Série sur OCS Max, à 20 h 40

The Girlfriend Experience | Official Trailer | STARZ
Durée : 02:10

Moins connue que HBO, Showtime ou Netflix, la chaîne payante américaine Starz devrait bientôt faire son entrée dans les agendas des mordus de série, avec son programme phare, « The Girlfriend Experience » (« TGE »), lancé en grande pompe, dimanche 10 avril, aux Etats-Unis. Adaptation du film de Steven Soderbergh sorti en 2009, cette série, dont les 13 premiers épisodes ont été mis en ligne sur Orange Cinéma Séries, lundi 11 avril, met en scène une étudiante en droit le jour, call-girl de luxe la nuit. Elle débarque sur les écrans parée de solides éloges : le site culturel Vulture la qualifie d’« un des meilleurs shows de l’année », tandis que le New York Times y voit un produit « admirable et ambitieux ».

Intriguée par les activités nocturnes de son amie Avery (Kate Lyn Sheil, vue dans « House of Cards »), Christine (Riley Keough), qui a la chance d’être dotée d’une beauté ravageuse, d’un solide tempérament et d’une sexualité libre et puissante, décide elle aussi d’améliorer ses fins de mois, en monnayant ses soirées et ses nuits passées auprès de riches hommes qui s’ennuient.

Grisée par la fréquentation de milieux socioprofessionnels élevés et par l’image que lui renvoient les autres de son corps, Christine multiplie les clients.Consciente de son « potentiel », elle choisira très rapidement de se débarrasser de sa maquerelle pour s’occuper de son propre marketing et ne pas laisser un dollar lui échapper.

Un fil scénaristique léger

L’attrait de la série doit beaucoup au jeu très précis, glaçant de froideur et de maîtrise, de la jeune Riley Keough, petite-fille d’Elvis Presley, aperçue notamment dans The Runaways (Floria Sigismondi, 2010), Magic Mike (Steven Soderbergh, 2012) et Mad Max Fury Road (George Miller, 2015).

Elle bénéficie également du talent de Lodge Kerrigan (Palme d’or, en 1998, pour son film Claire Dolan, qui racontait déjà la vie d’une prostituée), qui cosigne l’écriture et la réalisation de toute la saison avec Amy Seimetz. La beauté des décors − principalement filmés en intérieur, la série se déroule à Chicago − et des costumes, piochés dans une palette de couleurs froides, évoquent un Cinquante nuances de grey plus sophistiqué et, surtout, bien plus grave.

Christine n’a rien d’une Cendrillon, et l’expérience en question n’est pas un conte de fées. Ce qui était, au début, un défi (le besoin d’argent est très superficiellement évoqué dans le premier épisode) devient, peu à peu, une nécessité économique, puis un instrument d’ascension sociale, voire d’influence sur les autres, jusqu’à occuper tout l’espace narratif.

La question du contrôle, boussole des décisions de Christine, est l’épicentre de la série. Dans les premiers épisodes, elle est persuadée de pouvoir garder la main sur tout − clients, études, stage dans un prestigieux cabinet d’avocats − et d’y exceller. En milieu de saison, l’entrecroisement de ses différents rôles la met de plus en plus en danger − celui d’être découverte, mais aussi d’être elle-même manipulée.

On peut reprocher à « TGE » un fil scénaristique léger, sans grands rebondissements, et de multiples intrigues secondaires, pas toujours passionnantes. Le rythme s’en ressent, qui n’est pas trépidant. Mais la série a du charme. Elle est si jolie à regarder qu’on aurait tort de ne pas se laisser tenter.

The Girlfriend Experience,écrit et réalisé par Lodge Kerrigan et Amy Seimetz (EU, 2016, 13 × 30 min). Avec Riley Keough, Paul Sparks, David Tellis, Briony Glassco, Susan King, Mary Lynn Rajskub. Lundi 18 avril, à 20 h 40, sur OCS Max.