Christophe Sirugue, le 18 avril à Matignon, lors de la remise de son rapport sur les minima sociaux. | Thomas Padilla/MAXPPP

L’ancien maire de Chalon-sur-Saône, social-démocrate assumé, a construit depuis trente ans une solide réputation de « bosseur », particulièrement porté sur les questions sociales et doué pour le compromis.

Le Bourguignon

Alors qu’en 1986, le projet de loi Devaquet sur la réforme de l’université pousse la jeunesse à descendre dans la rue, Christophe Sirugue adhère au Parti socialiste. Il a 20 ans. Soutenu par l’homme fort de la région et ex-ministre de l’industrie André Billardon, il fait carrière chez lui, en Saône-et-Loire. Et devient président du conseil général en 2004.

Le concurrent

Député de Saône-et-Loire en 2007, maire de Chalon-sur-Saône en 2008… Sur ses terres, son grand ennemi est Arnaud Montebourg, qui lui succède à la présidence du conseil général. A l’ex-ministre de l’économie, qui lui reproche en 2011 de cumuler les mandats, il rétorque que le « champion du non-cumul » a été à la fois « député et président du conseil général pendant quatre ans ».

Le bosseur

Homme de dossier, souvent décrit comme un « bosseur », Christophe Sirugue est proche des sujets sociaux. Il a été rapporteur, en 2015, du projet de loi sur la réforme du dialogue social et a remis un texte sur les minima sociaux au gouvernement le lundi 18 avril 2016. Son nom avait circulé en septembre pour remplacer François Rebsamen au ministère du travail.

Le synthétique

Au sein du Parti, il incarne le consensus. Proche du courant « social-démocrate, mais pas social-libéral », il a été président du groupe de gauche de l’Assemblée des départements de France. Pour les avoir côtoyés, il connaît bien les ministres et contente même les frondeurs.

Le démineur

Nommé le 22 mars rapporteur du texte de la « loi travail », il a pris le temps de réfléchir au poste et posé ses conditions. « S’il n’est pas modifié je ne pourrai pas être le rapporteur de ce texte », a-t-il averti. En proposant des amendements pro-PME, le député espère trouver l’équilibre entre le gouvernement et la majorité socialiste.

Par Valentin Ehkirch