Qu’est-ce qui pourra stopper la chute de l’Olympique de Marseille (OM) ? En seulement une semaine, Margarita Louis-Dreyfus, la propriétaire du club, a mis le club en vente, l’OM a de nouveau perdu contre Monaco (2-1), Michel, l’entraîneur, a été limogé et Le Canard enchaîné, pourtant peu porté sur le football, a fait ses choux gras en révélant des écoutes téléphoniques peu reluisantes.

On se demande bien comment la situation pourrait être pire. Une relégation en Ligue 2 ? Personne ne veut vraiment y croire. Mais cette hypothèse, longtemps enfouie dans le déni des joueurs, prend désormais de l’épaisseur. Depuis l’humiliation subie face à Rennes au Vélodrome (5-2), lors de la 31e journée de Ligue 1, la réalité ne peut plus être occultée. A la sortie du match, Abou Diaby avait été le premier à reconnaître que le maintien était maintenant l’objectif numéro un de l’OM. A quatre journées de la fin du championnat, avec six points d’avance sur le premier relégable, le problème n’est pas réglé. Loin de là.

Un match pour la Ligue Europa

Si le principal objectif est de sauver le club, la demi-finale de Coupe de France face à Sochaux, mercredi 20 avril, pourrait permettre de sauver miraculeusement la saison marseillaise. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Marseille pourrait obtenir à l’issue de ce match une place en Ligue Europa pour la saison prochaine. Après la qualification du Paris-Saint-Germain (PSG) pour la finale de la Coupe de France face à Lorient le 19 avril, l’autre finaliste obtiendra un ticket pour la compétition européenne. Un destin amer pour les Marseillais. Ils ne devraient leur qualification européenne qu’à leur ennemi parisien, déjà qualifié en Ligue des champions après son titre en Ligue 1.

Appelé à la rescousse au poste d’entraîneur après la mise à pied de Michel, Franck Passi a ainsi déclaré être « en mission commando ». Face au précipice devant lequel se trouve l’OM, l’ancien adjoint de Michel n’a pas peur du vide : « La pression m’a toujours boosté, elle me permet d’être calme derrière et d’être clairvoyant. » Déjà chargé d’assurer la période de vacance entre le départ de Marcelo Bielsa et l’arrivée de l’entraîneur espagnol en début de saison, Franck Passi a appelé ses joueurs à l’union sacrée : « La situation est périlleuse, il faut qu’on s’unisse (…) pour terminer la saison comme il faut. »

L’histoire pour galvaniser

Pour amorcer cette mission de la dernière chance, Passi aura à son côté Basile Boli, le glorieux buteur de la finale de Ligue des champions remportée en 1993 par l’OM face au Milan AC. Profondément attachés au club, les deux hommes misent sur les mots pour galvaniser les joueurs et les sortir de la morosité dans laquelle ils se trouvent : « Les mots qu’on va employer vont toucher les joueurs, on va essayer de leur faire comprendre que l’OM est un grand club. Au palmarès de la Coupe d’Europe on retrouve des Real Madrid, des Barça, des Milan, mais il n’y en a pas beaucoup qui la gagnent une fois. »

Une solennité qui montre l’importance du match qui se jouera au stade Bonal de Sochaux. Marseille joue une partie de sa saison contre un club de Ligue 2. Il ne tient qu’à eux d’éviter le scénario catastrophe et de se donner la possibilité d’un titre, au Stade de France, pour un clasico, qui, au vu de la saison des deux clubs, serait unique. Les succès des clubs amateurs face aux professionnels ont créé la magie de la Coupe de France. En cette fin de saison, c’est peut-être cette magie qui pourrait sauver l’OM.