Un sapeur-pompier examine les fissures d'une maison inoccupée, le 23 février 2003, à la suite d'une secousse sismique d'une magnitude de 5,4 survenue à Baccarat (Meurthe-et-Moselle). | PIERRE ANDRIEU / AFP

Des secousses à Rochefort, quelques objets tombés à La Rochelle, mais aucun dégât majeur. Avec une magnitude de 5,2, le séisme qui a secoué la Charente-Maritime, jeudi 28 avril, était pourtant « un séisme important, de l’ordre des plus importants séismes enregistrés en France métropolitaine depuis une vingtaine d’années », à en croire le communiqué du Bureau de recherches géologiques et minières.

Voilà un demi-siècle qu’un tremblement de terre n’a pas fait de victime en métropole, depuis la crise cardiaque d’une personne âgée lors d’un séisme à Arette (Pyrénées-Atlantiques) en 1967.

Pourtant, la France métropolitaine connaît chaque année des centaines de séismes, même si la plupart passent inaperçus. Du 1er mai 2015 au 29 avril 2016, le Réseau national de surveillance sismique a compté 95 séismes et répliques de magnitude 2 et plus en métropole.

Les séismes d’une magnitude inférieure à 2 sont rarement ressentis. Pour causer des dégâts significatifs, il faut que la magnitude soit supérieure à 5.

Un an de séismes en France
La magnitude des tremblements de terre français de mai 2015 à mai 2016

Trois régions plus touchées

Les tremblements de terre en métropole se concentrent dans trois grandes zones :

  • Les Alpes, dans le Sud-Est.
  • Les Pyrénées, dans le Sud-Ouest.
  • Une partie de la côte Atlantique, dans l’Ouest.

D’où viennent ces séismes ?

Les séismes sont provoqués par le déplacement et le contact des plaques tectoniques entre elles. Le Japon, par exemple, se situe au croisement de cinq plaques différentes (eurasienne, Pacifique, nord-américaine, Philippines et d’Okhotsk).

La France, elle, se situe dans la plaque eurasienne. Chaque année, celle-ci se rapproche de la plaque africaine de 2 millimètres, avec des répercussions sismiques dans les pays du Maghreb.

Plaques tectoniques à la surface du globe. | Le Monde

A l’intérieur d’une plaque, les séismes se concentrent au niveau des massifs et des chaînes de montagne. C’est le cas dans les Alpes, dans les Pyrénées et au bord du Massif armoricain. Le Massif central, les Vosges et le Jura sont également, dans une moindre mesure, des zones d’activité sismique.

Ces risques restent relatifs : en France, le dernier séisme dévastateur est celui qui a ébranlé Lambesc (Bouches-du-Rhône) le 11 juin 1909. Mesuré à 6,2 sur l’échelle de Richter, il a tué 46 personnes et en a blessé 250.

Le gouvernement a mis à jour en mai 2011 la carte de la sismicité en France. Le site planseisme.fr, qui centralise la prévention du risque sismique, définit la sismicité comme « distribution géographique des séismes en fonction du temps ».

La carte des zones sismiques en France, entrée en vigueur en mai 2011. | Planseisme.fr

Un risque accru en outre-mer

Cette carte montre également une forte récurrence des séismes dans les Antilles, qui se situent au carrefour des plaques nord-américaine, caraïbe et sud-américaine. La Guadeloupe, la Martinique, la Désirade, Saint-Martin, Marie-Galante et Les Saintes sont particulièrement concernées.

La Réunion et Mayotte, situées à l’intérieur de la plaque africaine, sont considérées comme des zones au risque sismique faible ou modéré. Quant à la Nouvelle-Calédonie, qui n’est pas couverte par la carte, elle se situe non loin de la faille qui sépare la plaque australienne et la plaque Pacifique.

Cette géographie, couplée à la proximité de la microplaque des Nouvelles-Hébrides, fait courir un risque modéré sur la Nouvelle-Calédonie. La collectivité outre-mer concentre surtout sa prévention sur le risque de tsunamis.