Des islamistes somaliens chabab affiliés à Al-Qaida ont pris d’assaut la base militaire de l’Armée nationale (SNA) d’Al-Adde, dans la région de Gedo, au sud du pays, vendredi 15 janvier. Le camp de la SNA abritait également les troupes du contingent kényan de la Force de l’Union africaine (Amisom).

« Il y a eu une forte explosion, suivie d’échanges de tirs. Cela a continué avec intensité durant environ quarante-cinq minutes avant que les combattants chabab ne s’emparent du camp des soldats kényans », témoigne Hussein Adam, chef traditionnel d’un village voisin. Avec 3 600 soldats, le Kenya fait partie des principaux contributeurs de l’Amisom qui comptent près de 22 000 hommes.

Selon un responsable de l’armée somalienne, l’assaut des islamistes a été précédé d’une attaque kamikaze vers 4 heures du matin, heure locale. Le bilan précis des victimes de l’attaque, qui a duré plusieurs heures, n’est pas connu, mais elle aurait fait plusieurs de morts.

Troisième attaque en six mois

Sur les ondes de Radio Andalus, une radio locale pro-Chabab, les islamistes somaliens ont affirmé avoir pris le contrôle de la base militaire, « tué beaucoup de soldats chrétiens du Kenya et fait 63 morts » , sans que l’information n’ait pu être vérifiée.

En six mois, c’est le troisième assaut d’envergure contre une base de l’Amisom dans le sud de la Somalie. Fin juin 2015, les Chabab avaient attaqué une base burundaise à Lego puis, le 1er septembre, un camp ougandais à Janale. Le bilan des victimes de ces deux attentas n’avait pas été divulgué par les forces africaines. L’Amisom avait tout de même reconnu des pertes dans ses rangs. Les Chabab, quant à eux, avaient déclaré une cinquantaine de morts lors de chaque attaque.

Les assauts des islamistes se déroulent sur des installations situées dans des zones isolées qui échappent au contrôle de la SNA et de l’Amisom. Ce qui leur permet de revendiquer des succès devenus difficiles depuis 2011, où ils ont été chassés de la capitale, Mogadiscio. Cependant, les Chabab contrôlent encore de nombreuses zones rurales en Somalie et représentent une importante menace en Afrique de l’Est.