La microcéphalie se caractérise par un développement insuffisant du crâne et du cerveau, une affection irréversible. | Felipe Dana / AP

Des chercheurs des centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont confirmé que le virus Zika peut provoquer la microcéphalie du fœtus, dans une étude publiée mercredi 13 avril dans le New England Journal of Medicine.

Les autorités américaines avaient une forte présomption que le virus, surtout transmis par une piqûre de moustique, pouvait provoquer cette malformation chez les fœtus des femmes enceintes infectées, mais n’en avaient pas encore la certitude. La microcéphalie se caractérise par un développement insuffisant du crâne et du cerveau, une affection irréversible.

Une étude publiée le 16 mars dans la revue médicale The Lancet et réalisée par des chercheurs de l’Institut Pasteur avait déjà apporté la preuve que le virus Zika peut entraîner, chez la femme enceinte, une microcéphalie dans une étude

L’épidémie frappe surtout l’Amérique du Sud, plus particulièrement le Brésil où on a dénombré plus de 1,5 million de cas, dont de nombreuses femmes enceintes, et une forte augmentation des cas de microcéphalie, une affection plutôt rare en temps normal.

Incertitude sur la durée de vie du virus dans le sperme

« Nous pensons que la microcéphalie fait probablement partie d’un éventail de défauts de naissance qui pourraient affecter les femmes, soit à un moment particulier de la grossesse, ou durant toute la grossesse », a expliqué mercredi Tom Frieden, directeur des CDC. Selon le scientifique, il faudra peut-être encore des années avant de pouvoir répondre à des questions importantes comme la période de la grossesse durant laquelle le risque de cette malformation cérébrale est le plus grand.

Les CDC recommandent que les hommes qui ont été infectés utilisent des préservatifs pendant six mois après le début de l’infection. Les scientifiques ignorent encore combien de temps le virus peut subsister dans le sperme. Il a été détecté 62 jours après la guérison d’un homme de 68 ans, la plus longue période observée à ce jour.

Par ailleurs, une étude française publiée mercredi également dans le New England Journal of Medicine a montré 100 % de corrélation génétique entre la souche du virus présente chez un homme ayant contracté le Zika au Brésil et celle d’une femme n’ayant jamais voyagé dans une zone épidémique mais ayant eu des rapports sexuels avec lui. Ces travaux de l’Inserm confirment ainsi que ce virus peut se transmettre par voie sexuelle.