Bâtiment salle des machines. Centrale nucléaire de Fessenheim. | Pascal Bastien/Divergence Images

La centrale de Fessenheim, doyenne du parc nucléaire français, sera bien fermée en 2016, a affirmé dimanche 6 mars la ministre du logement Emmanuelle Cosse. « Le calendrier [de la fermeture de Fessenheim] c’est celui que m’a répété à plusieurs reprises le président de la République, c’est 2016 », a déclaré la ministre lors d’un entretien au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. « Le président de la République s’est engagé à fermer Fessenheim d’ici la fin 2016. C’est ça, la date », a insisté l’ancienne chef de file d’Europe Ecologie-Les Verts, soutenant que « le processus [était] assez simple pour arrêter un réacteur ».

En septembre dernier, François Hollande avait déclaré que la centrale du Haut-Rhin, en service depuis 1977, ne fermerait pas en 2016 comme prévu initialement, et contrairement à l’une de ses promesses électorales de 2012, en raison du retard pris par le chantier de l’EPR de Flamanville (Manche).

La ministre de l’environnement et de l’énergie, Ségolène Royal, a demandé en octobre à EDF d’entamer la procédure de fermeture de Fessenheim d’ici à « la fin juin 2016 », en vue d’une fermeture effective en 2018. Car, « pour fermer deux réacteurs comme ceux de Fessenheim, il ne suffit par de tourner un bouton », avait-elle expliqué auparavant.

Berlin évoque un « risque sécuritaire »

Située à proximité de la frontière avec l’Allemagne et la Suisse, sur une faille sismique et en contrebas du Rhin, cette centrale suscite l’inquiétude des écologistes français, allemands et suisses depuis des années. Vendredi, Berlin a réaffirmé son souhait de voir fermer Fessenheim « le plus vite possible », invoquant un « risque sécuritaire » posé par son ancienneté.

« Du point de vue de la sûreté nucléaire, il n’y a pas de raison de fermer la centrale de Fessenheim » actuellement, a répliqué vendredi l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), jugeant son niveau de sécurité « globalement satisfaisant ».

Invoquant un besoin de « travaux complémentaires », le ministère de l’environnement a repoussé sine die cette semaine une réunion initialement prévue pour mardi prochain pour tracer les grands axes d’évolution des sources d’énergie d’ici à 2023, dans le cadre de l’application de la loi sur la transition énergétique.