Extrait d'une vidéo filmée par des détenus de la prison de Hama, lundi 2 mai.

Que se passe-t-il dans la prison centrale de Hama ? Les prisonniers de ce centre de détention situé dans le centre de la Syrie, en zone gouvernementale, se sont révoltés, lundi 2 mai à la mi-journée, et ont pris en otage une dizaine de gardiens, selon des détenus qui ont pu être joints par des activistes de la région. La prison compterait 830 détenus.

Les mutins protestent contre le transfèrement prévu d’un certain nombre de détenus de Hama, dont au moins quatre condamnés à mort dont ils craignent l’exécution prochaine, à la prison militaire de Sednaya, située au nord de Damas, à 200 kilomètres au sud.

Selon les témoignages et de courtes vidéos filmées de l’intérieur à partir de téléphones portables, les forces gouvernementales syriennes auraient donné l’assaut dans plusieurs parties du centre de détention en fin de journée, hier, avec une utilisation massive de gaz lacrymogènes. Des départs d’incendies étaient signalés et ont été filmés par les détenus, lesquels faisaient état la nuit dernière d’au moins deux cents blessés. Ces derniers contrôlaient toujours, mardi 3 mai au matin, certains secteurs de la prison, selon des activistes de la région.

إشتعال ألسنة اللهب داخل سجن حماة المركزي 02-05-2016
Durée : 00:32

En riposte, plusieurs dizaines d’obus de mortiers et de roquettes auraient été tirées mardi matin par un groupe armé de l’opposition sur la localité de Mahrada, au nord-est de la ville, contrôlée par les forces gouvernementales. Lundi 2 mai, Ajnad Al-Cham, un groupe insurgé opérant près de Hama, avait menacé de bombarder les milices gouvernementales dans les localités alentours en réponse aux mauvais traitements subis par les détenus, qui, dit ce groupe, réclament « des droits de base », notamment celui à un procès, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Un responsable du ministère de l’intérieur syrien a démenti « des informations de certains médias au sujet de la prison centrale de Hama », rapporte l’agence de presse officielle Sana, sans autre précision.

En août dernier, plusieurs centaines de détenus de cette prison s’étaient soulevés pour protester contre leurs conditions de détention et la sévérité des peines. Selon les organisations de défense des droits de l’homme, plusieurs milliers de personnes sont détenues sans inculpation dans les prisons syriennes et beaucoup d’entre elles sont torturées, ce que démentent les autorités.