EDF et Areva ont annoncé, mercredi 13 avril dans la soirée, avoir étendu le programme d’essais destiné à démontrer la résistance de la cuve de leur EPR en construction à Flamanville (Manche), tout en assurant que la mise en service du réacteur nucléaire était maintenue à fin 2018.

Ce programme d’essais avait été élaboré à la suite de la détection d’une anomalie dans la composition de l’acier du couvercle et du fond de la cuve fabriquée par Areva et assemblée par EDF. « Areva, en lien avec EDF, a proposé à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) d’apporter des adaptations au programme d’essais portant sur le couvercle et le fond de la cuve du réacteur EPR de Flamanville 3, tel que décidé en fin d’année 2015 », ont fait savoir les deux groupes contrôlés par l’Etat français, dans un communiqué commun.

L’anomalie dans cet équipement-clé d’une centrale nucléaire, qui renferme le combustible, est liée à la présence d’une forte concentration en carbone à certains endroits, qui conduit à des propriétés mécaniques moins bonnes qu’attendu, notamment une moindre résistance.

Accord de l’ASN à l’extension des essais

EDF et Areva ont détaillé :

« Les premières analyses effectuées sur deux pièces analogues à celles de Flamanville 3 ont montré, sur l’une d’entre elles, une extension du phénomène de ségrégation carbone au-delà de la mi-épaisseur. Comme prévu dans la démarche initiale validée par l’ASN, les prélèvements de matière et les essais associés seront étendus aux trois quarts de l’épaisseur de la pièce concernée »

Et de préciser :

« Ces premières analyses ont également permis de mieux caractériser la variabilité des principaux paramètres de fabrication entre les différentes pièces. Areva et EDF ont donc proposé d’étendre le programme d’essais à une troisième pièce pour renforcer la robustesse de la démonstration. »

L’ASN a donné son accord à cette extension du programme d’essais, qui se poursuivra jusqu’à fin 2016, selon le communiqué, après quoi l’autorité administrative devra rendre son verdict.

Regain d’inquiétudes

« EDF et Areva réaffirment leur confiance en leur capacité à démontrer la qualité et la sûreté de la cuve pour le démarrage du réacteur de Flamanville 3 fixé au quatrième trimestre 2018 », ont-ils assuré.

Cette annonce pourrait toutefois entraîner un regain d’inquiétudes quant au chantier de l’EPR à Flamanville, qui accumule les déboires depuis son lancement, en 2007. Son coût, estimé aujourd’hui à 10,5 milliards d’euros, a plus que triplé par rapport au devis initial, et sa mise en service a été maintes fois repoussée.