La Fnac fait tapis. L’enseigne de produits culturels a annoncé lundi 25 avril une nouvelle surenchère pour emporter Darty. Ce sera la « troisième offre améliorée de Fnac » et « l’ultime surenchère de Fnac », précise le groupe dans un communiqué.

La Fnac est désormais prête à débourser 1,15 milliard d’euros pour mettre la main sur Darty. Le groupe présidé par Alexandre Bompard a annoncé lundi 25 avril qu’il allait prochainement améliorer son offre publique d’achat à 170 pence par action, en cash et en titres. Cette offre est 6 % supérieure à celle de son rival Conforama, formulée jeudi 21 avril au terme d’une journée marathon, au prix de 160 pence par action.

Intense bataille

Le groupe Steinhoff, qui détient Conforama, n’a pas dit son dernier mot. Par communiqué, le conglomérat sud-africain dit « étudier ses options » et incite les actionnaires de Darty à ne pas « prendre de décisions pour l’heure ».

La bataille entre les deux groupes se fait plus intense que jamais. Car chacun ne cesse d’augmenter sa participation au capital de l’enseigne d’électroménager cotée à la Bourse de Londres. Suite aux toutes dernières transactions, Groupe Fnac détient désormais 18,27 % du capital de Darty, a-t-il annoncé dans un communiqué lundi 25 avril en milieu d’après-midi. Il revendique avoir le soutien de plusieurs actionnaires représentant au total plus de 22 % du capital. Tous se sont engagés « irrévocablement » à leur apporter leurs titres. Dès lors, l’enseigne de produits culturels dit être en passe de détenir 40,38 % du capital de Darty. L’enseigne s’est fixée pour objectif de détenir 50,1 % du capital du numéro un de l’électroménager.

De son côté, Steinhoff détient 20,4 % du capital de Darty, a-t-il annoncé vendredi 22 avril. Son offre – le groupe sud-africain propose 160 pence pour une action Darty – valorise l’enseigne à 1,09 milliard d’euros. Il devra recourir à des emprunts bancaires pour financer cette offre initialement annoncée à 100 % sur fonds propres en mars, avant deux surenchères consécutives.

Veto des salariés

Fnac assure lui financer son projet en ayant recours à plusieurs lignes de crédit. L’enseigne de produits culturels doit ferrailler avec un groupe sud-africain puissant et prêt à tout pour constituer un géant de l’ameublement et de l’électroménager en Europe. Coté à Francfort depuis fin 2015, le groupe affiche une capitalisation boursière de plus de 20 milliards d’euros.

Le groupe Fnac se heurte aussi désormais au veto des salariés Darty. « L’ensemble du personnel Darty et les organisations syndicales qui les représentent […] rejettent clairement le rapprochement souhaité par la Fnac qui  [..] ne pourra aboutir qu’un à fiasco total sur l’emploi des enseignes », a fait savoir vendredi 22 l’intersyndicale CFDT, CAT, CFE-CGC, CFTC, CGT et FO par communiqué. Les salariés s’inquiètent notamment des 130 millions d’euros de synergies que le groupe Fnac a chiffré grâce à la création de ce nouvel ensemble de plus de 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Ils chiffrent à « plus de 3 000 » le nombre de suppressions d’emplois que pourrait entraîner le rachat de Darty par la Fnac.