Le Kosovo a été admis comme 55e membre de l’Union européenne des associations de football (UEFA), mardi 3 mai, au terme d’un vote organisé lors du congrès de la confédération, à Budapest. Cette ancienne province serbe a recueilli 28 votes en sa faveur et 24 contre, 2 autres bulletins ayant été déclarés nuls.

Après avoir été le théâtre d’un conflit (1998-1999) entre indépendantistes albanais kosovars et forces de Belgrade, le Kosovo a proclamé son indépendance par l’intermédiaire de sa majorité albanaise. La Serbie, elle, refuse toujours de le reconnaître.

Jusqu’ici, et depuis 2014, le Kosovo était juste autorisé à jouer des matchs amicaux par la Fédération internationale de football. Le comité exécutif de l’UEFA, soit le gouvernement du football européen, doit maintenant décider dans quelles compétitions sous son égide, et suivant quel calendrier, les équipes kosovares, clubs ou sélections, peuvent s’intégrer. Pour les clubs, l’état des infrastructures, comme les stades, sera particulièrement examiné.

« Ce serait ouvrir une boîte de Pandore »

Sous l’impulsion de cette entrée à l’UEFA, la question de l’admission du Kosovo à la FIFA devra maintenant être examinée par le congrès de l’instance suprême du football à Mexico le 13 mai. « Cette entrée à l’UEFA permettra de solidifier la réconciliation entre nos peuples, merci à tous », a savouré Fadil Vokrri, président de la Fédération de football kosovare, à la tribune du congrès de l’UEFA.

Le président de la Fédération serbe de football, Tomislav Karadzic, avait, lui, contesté à la tribune, avant le vote, la demande d’adhésion du Kosovo à l’UEFA : « Nous sommes toujours opposés. Accepter une République autoproclamée du Kosovo serait franchir la ligne, ouvrir une boîte de Pandore dans la région. » Et de poursuivre : « Je souhaite que le président, Michel Platini [actuellement suspendu], ne soit pas absent trop longtemps, car en revenant il trouverait plus de fédérations que de pays ! »

Ce congrès se tient effectivement sans président de l’UEFA, puisque le titulaire de la charge, Michel Platini, est dans l’attente du verdict du Tribunal arbitral du sport (TAS), plus haute juridiction sportive devant laquelle il a contesté vendredi sa suspension de six ans pour le paiement controversé de 1,8 million d’euros que lui aurait versé l’ancien président de la FIFA, Sepp Blatter. Le TAS a fait savoir qu’il rendrait sa décision au plus tard le 9 mai.