Nommée présidente de France Télévisions le 24 août 2015, Mme Ernotte affronte sa première crise. | JEAN-LUC LUYSSEN

La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, assure, dans un entretien au « Monde » qu’elle maintient sa confiance à Michel Field, le directeur de l’information, nommé il y a quatre mois, après le vote d’une motion de défiance visant ce dernier, votée mardi 18 avril. Mais elle précise aussi qu’elle elle va confier à un journaliste une mission afin d’apaiser les tensions.

Lire l’intégralité de l’entretien avec Delphine Ernotte  : « Je renouvelle ma confiance à Michel Field »

« Je confirme Michel Field et la confiance que j’ai en lui pour mener les réformes au rythme prévu », déclare Mme Ernotte. Mais elle ajoute prendre « le sujet très au sérieux » et annonce qu’elle a « donc décidé, en accord avec Michel [Field] de demander à Alain de Chalvron, correspondant à Pékin, qui connaît très bien la maison [et ancien directeur de la rédaction de France 2, ndlr], de réaliser une mission rapide sur les relations de travail à l’information. Et de nous proposer des solutions d’amélioration ».

« Une situation que l’on peut qualifier de malaise »

La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, dit confirmer « la confiance" qu'elle a en Michel Field «pour mener les réformes au rythme prévu ». | LIONEL BONAVENTURE / AFP

Nommée présidente de France Télévisions le 24 août 2015, Mme Ernotte affronte sa première crise. Elle reconnaît qu’« à l’information, il y a beaucoup de changements » et que « si on ajoute à cela les maladresses de Michel Field, on a une situation que l’on peut qualifier de malaise ».

« Si je dois me faire un reproche, c’est de ne pas m’en être occupée plus tôt. Il y a une situation de crise. Il faut écouter, c’est ce que j’ai fait, en rendant visite aux rédactions, pour avoir un lien direct avec les salariés », assure-t-elle.

Plus largement, Delphine Ernotte se pose en réformatrice et attribue les tensions internes aux divers changements engagés : « J’ai ouvert beaucoup de chantiers, de la chaîne d’information publique au rapprochement des rédactions, un projet ancien mais dont la mise en œuvre démarre », dit-elle. Tout en assumant le rythme rapide des réformes : « Se transformer est une nécessité absolue : nous ne sommes pas dans un monde clos. Aucun salarié ne croit que nous pouvons continuer sans rien changer, je l’ai vu aux Assises que j’ai organisées en interne. »

Interrogée sur les accusations de partialité dans la préparation de l’émission de François Hollande Dialogues Cioyens, Mme Ernotte juge « insupportable qu’on remette en cause l’indépendance de France Télévisions ». « Je suggère qu’on revisionne l’émission : sommes-nous complaisant ? », demande-t-elle.