Gare Saint-Lazare, le 9 mars, première journée de grève suivie par 35 % des cheminots, selon la SNCF. | CHRISTIAN HARTMANN/REUTERS

Le trafic ferroviaire devrait être fortement perturbé mardi 26 avril en raison d’un appel à la grève lancé par l’ensemble des syndicats de la SNCF (CGT, UNSA, SUD, CFDT, FO et First). Les organisations syndicales entendent peser sur les négociations en cours concernant les conditions de travail des cheminots. La grève est également l’occasion de réclamer des embauches pour faire face notamment aux suppressions de trains de transport express régional (TER) dans plusieurs régions faute de conducteurs, ainsi que l’ouverture rapide de discussions salariales.

  • Quel impact sur le trafic ?

Si les appels à la grève courent de lundi 19 heures à mercredi 8 heures, la direction ne prévoit pas de répercussions sur le trafic lundi soir. En revanche, la situation sera bien plus compliquée mardi :

  • Sur le réseau Transilien, la moyenne sera d’un train sur deux, mais des disparités sont à prévoir selon les lignes, d’après la SNCF. La circulation du RER A devrait être normale, mais seulement un train sur deux est prévu sur la ligne B, un sur trois sur les lignes C et D. Et enfin deux sur trois sur la ligne E.
    Du côté des Intercités, un train sur trois devrait circuler mardi.
  • Sur le réseau TER, le trafic sera perturbé sur l’ensemble du territoire, avec quatre trains sur dix en moyenne.
  • Sur les lignes TGV, trois trains sur quatre circuleront sur l’axe est, trois sur cinq en Bretagne et Pays de la Loire, un sur deux dans le Sud-Ouest, le Sud-Est et le Nord.
  • Le trafic sera « quasi normal » sur les grandes lignes internationales, mais il n’y aura pas de train de nuit.

 

  • Pourquoi les cheminots font-ils grève ?

Ces négociations, menées à l’échelle de la branche et au sein du groupe public, doivent aboutir avant la mi-2016 à harmoniser les règles de travail dans l’ensemble du secteur ferroviaire pour le public et le privé, le fret et le transport de personnes. Avec en ligne de mire, l’ouverture totale à la concurrence prévue en 2020 pour les lignes TGV et en 2023 pour les TER-Intercités.

Le 18 février, Alain Vidalies, le secrétaire d’Etat chargé des transports, avait communiqué aux partenaires sociaux le projet de « décret socle » – la base du nouveau cadre social unique du secteur ferroviaire. Ce texte doit être complété d’ici à juin d’une convention collective de branche et d’accords d’entreprise.

Les organisations syndicales et les principales entreprises du secteur, réunies au sein de l’Union des transports publics (UTP), doivent établir un cadre social minimal qui prévaudra pour les 170 000 salariés de la branche (dont 148 000 pour la SNCF) lors de l’ouverture du secteur ferroviaire à la concurrence. Ce chantier est le dernier volet, et le plus délicat, de la réforme ferroviaire votée en août 2014.

Cette réglementation est essentielle pour l’économie du secteur. Selon une étude de l’UTP de 2014, il faut en moyenne 30 % de personnes en moins au privé pour offrir le même service de transport de fret que la SNCF.

De même, pour proposer le même service de transport de passagers, les sociétés privées auraient besoin de moins d’employés que le groupe public, la différence se situant entre 15 % et 18 %, du fait des règles sociales en vigueur à la SNCF et chez ses concurrents.

  • Faut-il craindre d’autres perturbations ?

La grève de mardi ne sera sans doute pas la dernière journée de mobilisation, selon les syndicats : « Un mouvement plus ferme pourrait être envisagé » en l’absence « d’ouverture de réelles négociations prenant en compte les propositions alternatives des organisations syndicales », prévient Thierry Nier, porte-parole de la CGT-cheminots.

Une première journée de grève pour les mêmes motifs, le 9 mars, avait été suivie par 35 % des cheminots, selon la SNCF.