François Hollande en visite à l'entreprise Plastic Omnium, à Venette (Oise), le 15 avril. | PATRICK KOVARIK / AFP

Bienvenue dans la France qui « va mieux » ! Au lendemain de son passage à « Dialogues citoyens », jeudi 14 avril sur France 2, François Hollande tenait à relayer sur le terrain le message d’optimisme forcené qu’il avait tenté de marteler la veille. La preuve par l’exemple, en somme : celui de Plastic Omnium, entreprise industrielle de fabrication d’équipements automobiles et de systèmes de dépollution, qui vient d’ouvrir un centre de recherche sur son site de Venette (Oise). L’occasion de répéter encore ce qui sera son mantra des prochains mois : « Ça va mieux, même s’il reste beaucoup à faire », maintient donc, envers et contre tous, le chef de l’Etat.

« Certains ont évoqué l’isolement du président, l’éloignement du réel. Et bien justement, nous allons vers les gens », explique d’emblée l’Elysée. Peu importe que le « réel », pourtant, ne colle pas parfaitement au message présidentiel. Que l’entreprise Plastic Omnium ait été transformée en bunker, à cause de la présence massive des forces de sécurité. Ou que les audiences de son émission de la veille, 3,5 millions de téléspectateurs, se soient révélées décevantes : « Nicolas Sarkozy avait fait 2,7 millions à DPDA en février », persifle l’entourage du chef de l’Etat… Méthode Coué, voire déni de réalité ? « Vous avez vu la réalité, là ? », réplique M. Hollande en désignant les centaines de salariés rassemblés pour écouter son discours. Et d’estimer que « c’était une émission utile ». « Ça a permis de donner de la cohérence, de la proximité et de la profondeur », insiste-t-il.

Vérité objective

Après avoir visité une exposition de hayons et calandres, admiré une imprimante 3D puis arpenté des laboratoires de recherche, le président vante donc les performances d’une entreprise qui a « créé plus de 200 emplois depuis 2014 » et compte « 600 salariés en CDI, sauf 2 » en CDD. Et, dans le même mouvement, une série de dispositifs gouvernementaux adoptés depuis 2012 : le crédit impôt recherche, « avantage comparatif, dispositif qui n’existe nulle part sauf en France » ; le dispositif « suramortissement » ; et bien sûr le pacte de responsabilité. François Hollande l’assure : « Il se produit une nouvelle donne dans notre économie. La croissance est repartie, l’investissement repart. Et puis il y a les emplois », explique le président, citant les « 80 000 emplois nets obtenus en 2015 : c’est la première fois en 2015 qu’il y avait cette création nette d’emplois ».

« Il n’a pas dit que ça allait bien mais que ça allait mieux », précise un conseiller du président.

Un peu trop beau pour être honnête ? « Il n’a pas dit que ça allait bien mais que ça allait mieux, ce qui est une vérité objective », précise un conseiller du président, qui estime qu’il faudra du temps pour en persuader les Français : « Il faut que le réel s’imprime dans les mémoires. » Le problème est que du temps, le président n’en a plus beaucoup pour mener à bien cette « reconquête » qu’il a évoquée hier, et qui semblait se rapporter tant à l’état économique du pays qu’à sa propre destinée politique.