« Il n'y aura pas d'interdiction » du voile à l'université, assure François Hollande
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Après avoir contredit Emmanuel Macron sur la poursuite des réformes en France, François Hollande a pris aussi le contre-pied de son premier ministre, jeudi 14 avril. Sur France 2, dans l’émission « Dialogues citoyens », le chef de l’Etat a assuré qu’« il n’y aura pas d’interdiction du voile dans l’université », contrairement à ce que proposait Manuel Valls dans une interview publiée dans Libération, mercredi 13 avril.

Le quotidien lui demandant s’il était favorable à une loi pour interdire le voile musulman à l’université, Manuel Valls a répondu qu’« il faudrait le faire ». Tout en reconnaissant qu’« il y a des règles constitutionnelles qui rendent cette interdiction difficile ».

« Aucune règle constitutionnelle ne le permettrait »

Pour François Hollande, « il n’y aura pas d’interdiction à l’université ». « Aucune règle constitutionnelle ne le permettrait », d’après lui.

« L’université est un lieu de liberté religieuse, politique, syndicale. En revanche, on ne peut avoir du prosélytisme, de l’intrusion dans les cours, de la pression sur certains enseignants. »

Relancé sur la question de savoir si le voile était forcément un « asservissement de la femme », il a répondu : « Ça dépend comment il est porté dans l’espace public. »

Des dissonances au sein du gouvernement

Avant François Hollande, plusieurs membres du gouvernement avaient pris leurs distances avec l’idée du premier ministre d’interdire le port du voile à l’université. Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, déclarait mardi 12 avril sur RMC qu’elle n’était « pas pour l’interdiction par la loi. On a affaire à des adultes ». Mercredi 13 avril, Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur, disait sur RTL qu’« il n’y a pas besoin de loi sur le voile à l’université ».

La conformité à la Constitution d’une telle loi paraît, de fait, incertaine. Par ailleurs, les universités sont dotées d’un statut d’autonomie par rapport aux autres services publics, en vertu de la « franchise universitaire » héritée du Moyen Age.

Le code de l’éducation consacre la liberté d’expression des usagers de l’enseignement supérieur, sous réserve du respect de l’ordre public. Concernant le voile musulman, seules ses déclinaisons intégrales, de types niqab ou burqa, sont proscrites, comme c’est le cas depuis 2011 dans la rue ou tout bâtiment recevant du public.