Cinq jours après l’agression mortelle d’un métropolitain de 38 ans à Mayotte, l’enquête progresse. Les trois auteurs présumés du meurtre, tous mineurs, ont été interpellés, a annoncé mercredi 20 avril le procureur de la République Joël Garrigue. « Dans l’affaire de vendredi dernier, on cherchait a priori trois auteurs », a rappelé Joël Garrigue, interrogé par la télévision Mayotte 1ère.

« On en avait deux âgés de 16 ans qui étaient arrêtés et un troisième plus jeune, âgé de 13 ans. Son père l’a emmené au commissariat ce matin, il est en garde à vue. » Il a précisé que l’adolescent serait « probablement demain » jeudi chez le juge d’instruction « pour être mis en examen ».

« Au vu des témoignages qu’on a jusqu’à présent, on a une idée à peu près de qui a fait quoi, on a une idée de qui a donné le coup de couteau mais sur les trois auteurs, il y a un seul qui a pu être entendu », a précisé le procureur, précisant qu’il fallait « rester prudent », « tant qu’on n’a pas toutes les auditions et que tout le monde ne nous a pas donné sa version des faits ».

A l’origine de la « journée île morte »

Vendredi, aux alentours de 20 heures, un homme de 38 ans est mort de ses blessures à la suite d’une agression à l’arme blanche alors qu’il allait chercher son fils à la sortie d’un cours de judo dans un des quartiers de Mamoudzou. Un des trois auteurs présumés de l’agression, un jeune de 16 ans déjà connu des services de police, avait été interpellé dans la nuit de samedi à dimanche. Le parquet a ouvert une information judiciaire pour « vol avec violences entraînant la mort ».

Après cette agression, un appel à une « journée île morte » avait été diffusé sur les réseaux sociaux et plusieurs milliers de personnes ont participé mardi à une marche à Mayotte pour dénoncer la violence et l’insécurité dans l’île. Deux réunions de crise ont eu lieu lundi et mardi sous l’égide de la préfecture, qui a annoncé le renfort de 65 gendarmes mobiles venus de métropole, qui seront sur le département jusqu’à la mi-mai.