Les premiers portillons de sécurité ont été inaugurés mardi 19 avril à l’entrée de deux collèges des Bouches-du-Rhône, à La Ciotat. Ces portillons ne comportent pas de détecteur de métaux ni d’émetteur de rayons X, mais pour les franchir, les élèves doivent « badger » avec leur carnet de correspondance.

Ces dispositifs doivent être étendus aux autres collèges du département à partir de la rentrée 2016, selon le plan de renforcement de la sécurité porté par la majorité Les Républicains au conseil départemental.

Outre des portillons de sécurité, les clôtures et portails des collèges sont renforcés, et la vidéosurveillance développée. Le département a investi 800 000 euros dans ces aménagements.

La communauté éducative défavorable

Ces travaux font « également partie de la mise en œuvre du plan de sécurisation des établissements scolaires décidé par les ministres de l’intérieur et de l’éducation nationale après les attentats de Paris », précise le département dans un communiqué.

« La communauté éducative n’est pas favorable à ce type de dépenses », a réagi le secrétaire départemental du SNES-FSU, le syndicat majoritaire.

« La sécurité passe essentiellement par une présence humaine, et dans une période de diminution des budgets, ils feraient mieux d’investir dans le matériel pédagogique. »

La région Rhône-Alpes précurseur

Outre les Bouches-du-Rhône, des portillons ont déjà été installés devant des lycées de la région Auvergne-Rhône-Alpes, dirigée par Laurent Wauquiez (LR), occasionnant une virulente polémique.

Laurent Wauquiez avait fait de l’installation de portiques de détection, semblables à ceux des aéroports, l’une des promesses phares de sa campagne, annoncée après les attentats du 13 novembre. Mais elle s’est révélée trop compliquée à mettre en œuvre et a rencontré l’opposition de proviseurs et de parents. Finalement, de simples tourniquets ou des verrières coulissantes, comme dans certaines stations de métro, seront installés. De quoi surveiller les allées et venues sans détecter d’éventuelles armes.

L’expérimentation de ces portiques par la région Auvergne-Rhône-Alpes a été dénoncée par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, comme un « effet de manche (qui) ne va pas dans le sens de la sécurité » en créant des files d’attente devant les établissements.