Xavier Beulin, le président de la FNSEA, le 1er avril, à Laval, lors du congrès annuel du premier syndicat agricole français. | JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a dénoncé, vendredi 22 avril, « la confusion complète » qui règne autour des dossiers d’aides européennes versées au titre de la politique agricole commune (PAC). Elle affirme qu’il reste encore à verser plus de 2 milliards d’euros pour 2015.

Dans une lettre ouverte au ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, le président du premier syndicat agricole français, Xavier Beulin, écrit que « les producteurs ne savent plus comment faire pour gérer la trésorerie de leurs exploitations ». Il reconnaît que des sommes ont certes été versées mais « il reste à payer un solde de 2 milliards d’euros parfois très important pour ceux qui n’ont reçu qu’une avance forfaitaire », précise-t-il.

Faux, lui a répondu le ministre depuis Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), où il participait, vendredi, au congrès de la Fédération nationale ovine. « En réalité, 90 % des aides ont été versées en avance : il manque aujourd’hui 750 millions d’euros sur 2,5 milliards », a assuré M. Le Foll.

Son entourage a précisé que « 6,8 milliards d’euros d’avances avaient été versés au 1er décembre 2015, payés sur le budget de l’Etat, à ceux qui en ont fait la demande c’est-à-dire 90 % des exploitants ». Il est encore temps de les demander « et on paye dans la semaine », a ajouté le ministre.

Procédure lourde et complexe

Par ailleurs, poursuit le président de la FNSEA, les agriculteurs peinent à remplir leur dossier pour 2016 et rencontrent « d’immenses difficultés administratives » en raison de « règles de déclaration confuses ». Il évoque notamment les plaintes des exploitants en ce qui concerne les corrections de surfaces à déclarer, qu’ils doivent faire valider par des inspecteurs.

Pour le syndicat, « la limite de dépôt des dossiers au 17 mai n’est pas tenable ». Il demande par conséquent « un report au 15 juin afin d’accompagner correctement les agriculteurs dans cette procédure administrative lourde et complexe ».

Ces difficultés administratives surviennent alors que de nombreuses exploitations sont en difficulté du fait de l’effondrement des cours de leurs productions, en élevage comme en grandes cultures, insiste le syndicat.