La justice américaine a lancé une enquête criminelle sur les systèmes d’évasion fiscale dévoilés par les « Panama papers », a annoncé mardi 19 avril le Guardian, à l’origine des révélations avec Le Monde et 107 médias internationaux.

Les « Panama papers » en trois points

  • Le Monde et 108 autres rédactions dans 76 pays, coordonnées par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), ont eu accès à une masse d’informations inédites qui jettent une lumière crue sur le monde opaque de la finance offshore et des paradis fiscaux.
  • Les 11,5 millions de fichiers proviennent des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore, entre 1977 et 2015. Il s’agit de la plus grosse fuite d’informations jamais exploitée par des médias.
  • Les « Panama papers » révèlent qu’outre des milliers d’anonymes de nombreux chefs d’Etat, des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités ou des personnalités sous le coup de sanctions internationales ont recouru à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs.

Dans une lettre envoyée au Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) qui a coordonné les « Panama papers », le procureur du district sud de New York, Preet Bharara, demande à rencontrer un responsable ayant eu accès aux 11,5 millions de fichiers provenant des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore. Le procureur dit ainsi vouloir obtenir des informations supplémentaires qui pourraient l’aider dans son enquête.

L’exécutif promet d’agir contre les sociétés offshore

Les Etats-Unis, relativement épargnés par les révélations sur ce vaste réseau de sociétés écrans dans des paradis fiscaux, sont régulièrement mis à l’index pour la possibilité offerte par certains Etats américains (Delaware, Wyoming…) d’ouvrir une société sans dévoiler le nom de son réel bénéficiaire. L’administration Obama « finalise » actuellement un plan de lutte pour réduire l’opacité des sociétés offshore créées aux Etats-Unis et combler une « faille » de la réglementation du pays, a annoncé samedi le secrétaire américain au trésor, Jack Lew.

Quelques jours après la publication des « Panama papers », Barack Obama avait estimé que l’évasion fiscale, qu’elle soit légale ou illégale, était un « problème mondial ». « Nous ne devrions pas permettre que le fait de ne pas payer d’impôts soit légal », avait-il lancé, déplorant que les lois sont trop souvent « mal conçues » et « permettent aux gens ayant assez d’avocats et de comptables d’échapper aux responsabilités auxquelles les citoyens ordinaires doivent se soumettre ».

« Panama papers » : comprendre le système offshore en 3 minutes
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