Dans les faits, cela ne changera probablement pas grand-chose mais, symboliquement, c’est une belle victoire que s’est offerte la droite, jeudi 28 avril, à l’Assemblée.

Contre l’avis du gouvernement, le groupe parlementaire Les Républicains (LR), a réussi à faire adopter une proposition de résolution « invitant le gouvernement à ne pas renouveler les mesures restrictives et les sanctions économiques imposées par l’Union européenne à la Russie », à une majorité de 55 voix contre 44 et deux abstentions. « Cette résolution, votée en raison d’une forte mobilisation des députés Les Républicains face à une majorité peu nombreuse et démotivée, doit être l’occasion pour le gouvernement d’infléchir sa politique vis-à-vis de la Russie », s’est félicité à l’issue du vote le président du groupe LR, Christian Jacob, dans un communiqué.

Le gouvernement « invité » à s’opposer aux sanctions

De fait, si presque tous les socialistes et les écologistes présents ont voté contre, cela n’a pas permis de totaliser plus de voix que la droite. Proportionnellement, seuls 14,6 % des effectifs du groupe socialiste étaient en séance, contre 22,9 % pour la droite. De plus, les trois centristes UDI présents ont également voté pour (ainsi que Jean-Christophe Fromantin qui a officiellement quitté le groupe), tout comme le seul membre du Front de gauche qui siégeait, François Asensi, et les deux élus frontistes, Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard.

Tous ou presque se sont félicités de ce vote et n’ont pas manqué de souligner l’« échec cuisant du gouvernement », comme Pierre Morel-A-L’Huissier (LR, Lozère), mais concrètement, cela ne changera pas grand-chose, le texte n’ayant qu’une valeur symbolique, et non contraignante. Le gouvernement n’est ainsi qu’« invité » par l’Assemblée (le Sénat n’a pas à se prononcer sur le texte) à s’opposer au renouvellement des sanctions européennes en juillet 2016. En décembre 2014, une résolution « portant sur la reconnaissance de l’Etat de Palestine » avait été votée selon la même procédure, sans qu’elle soit suivie de chamboulements internationaux diplomatiques.