Brice Leverdez contre l'Indonésien Tommy Sugiarto durant l'Open d'Inde en mars 2015. | SAJJAD HUSSAIN / AFP

Six ans après les Mondiaux organisés à Paris en 2010, la Fédération française de badminton (FFBad) organise du 26 avril au 1er mai les championnats d’Europe. La compétition réunira l’élite du volant continental au Vendéspace, salle de 4 000 places située dans la commune vendéenne de Mouilleron-le-Captif. « C’est la première fois que nous organisons les championnats d’Europe en France. C’est la preuve que nous nous plaçons de plus en plus dans le concert des grandes nations européennes de badminton », se réjouit Richard Remaud, président de la FFBad.

Depuis 2007, la France possède également un « Super Serie », l’un des douze plus grands tournois internationaux de badminton. Il attire chaque année environ 16 000 spectateurs à la Halle Carpentier, à Paris. En Vendée, la FFBad espère réunir 20 000 spectateurs durant les six jours de compétition : « Vendredi, samedi et dimanche, la salle est quasiment pleine. On espère un succès populaire. »

Une opportunité pour les joueurs français

En l’absence des ténors asiatiques qui trustent habituellement les podiums mondiaux, l’équipe de France de badminton a une belle occasion de briller face à une concurrence européenne plus à sa portée. « Les athlètes ont bien conscience de cette opportunité. Et puis, jouer devant son public une telle compétition n’arrivera pas à nouveau avant des années », explique Philippe Limouzin, Directeur technique national.

Un peu plus de trois mois avant les Jeux olympiques de Rio, le public français aura notamment l’occasion de voir à l’œuvre ses deux futurs représentants au Brésil : Brice Leverdez et Delphine Lansac. Le premier nommé est 44e au classement mondial et 8joueur européen. La deuxième est 51joueuse mondiale et se situe au 11rang européen. « C’est un peu la cerise sur le gâteau pour Brice et Delphine, qui sont presque assurés de leur qualification à Rio. Brice est capable d’aller en demi-finale, peut-être en finale. Il a montré qu’il pouvait accrocher des joueurs du top 5 », espère Richard Remaud.

Strong defense on Championship point by Delphine Lansac - Polish Open 2016
Durée : 00:19

Lansac et Leverdez en fer de lance

Delphine Lansac s’est, elle, imposée à la fin de mars lors de l’Open de Pologne en battant notamment trois joueuses du top 50 mondial, dont la numéro 28, Olga Konon. De quoi presque valider sa place à Rio et se doter d’une belle confiance. « La qualification olympique, c’est plutôt fait. Je ne veux plus penser à Rio, mais me concentrer sur ces championnats. J’ai envie de tout casser. Je suis outsider et j’ai envie de faire trembler mes adversaires », explique la joueuse de 20 ans.

Lire le portrait de Sashina Vignes-Waran

Après le départ à la retraite de Hongyan Pi en 2012, médaillée mondiale et triple médaillée européenne, et la blessure de Sashina Vignes-Waran, la percée de Delphine Lansac est une belle surprise avant les JO de Rio. Le directeur technique national Philippe Limouzin se montre satisfait : « Il n’était pas évident de qualifier un simple dames. On sera présent sur les deux simples ; ce qui est très positif. On aurait aimé qualifier un double, mais on est passé tout près… »

Nommé il y a tout juste un an directeur de la performance du badminton français, le Danois Peter Gade, ancien no 1 mondial entre 1998 et 2001, n’est peut-être pas étranger à ses signes encourageants. « Peter est pragmatique. Il avance étape par étape, et il a raison. Son ambition est de construire quelque chose de durable. A l’image des très bons exemples du handball français », confie Richard Remaud. Il lui reste toutefois encore beaucoup de chemin à parcourir avant de connaître le succès des handballeurs français.