Le ministre des finances, Michel Sapin, a annoncé mardi 15 mars un déficit de la Sécurité sociale « plus faible que prévu » en 2015. | PHILIPPE HUGUEN / AFP

Un déficit de 6,6 milliards d’euros pour le régime général de la Sécurité sociale en 2015. C’est le montant qui devait être annoncé mardi 15 mars. Une bonne nouvelle, car ce déficit a reculé de 3,1 milliards d’euros par rapport à celui de 2014 (9,7 milliards) et est inférieur aux prévisions inscrites dans la loi de financement de la Sécurité sociale (9 milliards). En incluant le fonds de solidarité vieillesse (FSV), le déficit atteint 10,6 milliards d’euros, soit une réduction de 2,6 milliards par rapport à 2014 (13,2 milliards).

Le déficit de l’Etat avait déjà été inférieur aux prévisions de la loi de finances, de 70,5 milliards contre 73 milliards d’euros. Il demeure encore une inconnue concernant les comptes des collectivités territoriales. D’ores et déjà, cependant, les chiffres du déficit de l’Etat et ceux de la Sécurité sociale laissent augurer un déficit public inférieur aux 3,8 % de PIB prévus en 2015. Les résultats définitifs seront connus le 25 mars.

Une bonne « maîtrise des dépenses »

Plus tôt dans la journée, le ministre des finances, Michel Sapin, avait annoncé que le déficit de la Sécurité sociale avait été « plus faible que prévu » en 2015, en raison d’une bonne « maîtrise des dépenses ».

Le 30 novembre, le Parlement avait adopté définitivement le projet de budget pour 2016, un texte visant notamment à ramener le déficit sous les 10 milliards d’euros (9,7 milliards, contre 12,8 milliards en 2015).

Cette amélioration s’expliquerait par une hausse des recettes, sur fond de reprise de créations d’emplois, et par une progression des dépenses plus limitée que prévu, « sans pour autant qu’on ait diminué le niveau de remboursement aux assurés », note le ministre.

Pas de retour à l’équilibre avant 2020 ou 2021

La commission des comptes de la Sécurité sociale a prévenu l’an dernier qu’il était illusoire d’« espérer » un retour à l’équilibre avant 2020 ou 2021. Pour y parvenir, la ministre de la santé, Marisol Touraine, compte développer l’ambulatoire (moins d’hospitalisations, plus de soins en ville) et les médicaments génériques, maîtriser la masse salariale à l’hôpital, autant de leviers d’économies détaillés dans un plan triennal de plus de 10 milliards d’euros d’ici à la fin du quinquennat.

Le déficit de l’Assurance-maladie est l’une des trois composantes du déficit public, qui intègre également le budget de l’Etat et les comptes des collectivités locales, eux aussi traditionnellement déficitaires. La Sécurité sociale représente près de la moitié de la dépense publique.