Sundar Pichai, PDG de Google, à Paris le 24 février 2016. | ERIC PIERMONT / AFP

La somme est dix fois supérieure à celle versée, il y a un mois, par Google au trésor britannique : le fisc français réclame 1,6 milliard d’euros d’arriérés d’impôts au géant de l’Internet, selon les agences Reuters et AFP, citant, mercredi 24 février, une source proche du dossier.

Dans la soirée, alors que le PDG de Google, Sundar Pichai, devait rencontrer le ministre de l’économie Emmanuel Macron, Bercy n’avait pas confirmé cette somme, invoquant « le secret fiscal ». Google n’a pas non plus souhaité commenter cette information. « Cela ne veut pas dire que Google va payer au bout du compte 1,6 milliard. Il va y avoir des recours, et peut-être au bout du bout une négociation, notamment sur les pénalités », a expliqué à l’AFP une source au sein de l’administration fiscale. En France, Google emploie 700 personnes. Elle y a réalisé un bénéfice de 12,2 millions d’euros en 2014.

Lors d’une conférence à Sciences-Po, M. Pichai, interrogé de façon générale sur Google et la fiscalité, avait assuré auparavant que son groupe respectait la loi. « Nous sommes un groupe mondial et nous nous conformons aux lois fiscales partout, et nous le faisons dans tous les pays. »

Pas de négociations

L’administration fiscale française avait indiqué début février qu’elle ne négocierait pas le montant des arriérés d’impôts qu’elle réclame à Google, comme l’a fait le gouvernement britannique. Cette somme de 1,6 milliard d’euros est nettement supérieure aux 500 millions d’euros évoqués initialement par la presse.

Le fisc italien réclame aussi plus de 200 millions d’euros au moteur de recherches américain Google, accusé d’avoir fraudé le fisc de la péninsule pendant des années. Google et d’autres multinationales américaines comme Amazon ou Facebook sont régulièrement accusées de vouloir échapper aux impôts, à la fois aux Etats-Unis et en Europe, en choisissant par exemple de s’installer dans des pays où la fiscalité leur est plus favorable. Des pratiques, selon elles, d’« optimisation fiscale ». Le siège européen de Google est ainsi situé en Irlande, un des pays ayant une des fiscalités sur les bénéfices des sociétés (12,5 %) parmi les plus basses de l’UE. La Commission européenne a lancé début février une offensive contre l’optimisation fiscale des multinationales.