En 1989 : sous le sable

Le 27 octobre 1989, Nicolas Hulot recevait le titre de citoyen d'honneur des mains de Carlos Manfredotti, maire de la ville d'Ushuaïa en Argentine, au cours d'une réception à Paris. | Georges Bendrihem / AFP

A 34 ans, Nicolas Hulot sourit. Deux ans après le lancement de l’émission « Ushuaïa », sur TF1, il baigne encore en pleine insouciance, insensible au péril écologique qui guette la planète. Sa veste en jean en atteste. Artificiellement usée, celle-ci a forcément subi un traitement dit « de sablage », extrêmement néfaste à l’environnement. Mais peu lui importe. Rappelons que, dix ans plus tôt, le journaliste de l’extrême disputait carrément le Paris-Dakar au volant d’une Range Rover pétaradante, qu’il finit d’ailleurs par laisser dans une dune. Ensablée. Comme sa veste.

En 2002 : en eau douce

Devant le célèbre voilier Fleur de Lampaul, Le 15 janvier 2002, lors du lancement de l'association SOS Planète Eau. | Alexis Duclos / Gamma

Après quinze ans d’ULM, Nicolas Hulot a enfin compris : la planète est en grand danger et il est urgent de renoncer aux vestes en jean. Pour inaugurer le bateau de son association SOS Planète Eau, il a donc enfilé une parka faite d’une matière synthétique très certainement issue du recyclage de bouteilles plastique usées. La planète lui dit merci. Mais elle est bien la seule.

En 2011 : chemise au vent

Alors candidat à la primaire d'Europe Ecologie-Les Verts pour la présidentielle de 2012, Nicolas Hulot pose dans le jardin botanique de Bordeaux, le 22 juin 2011. | Bernard Patrick / ABACA

« Ushuaïa » s’arrête, Nicolas Hulot retrouve la terre ferme. Mais il ne faut surtout pas y voir un renoncement. Sa chemise oversized et overfroissée trahit, au contraire, une conscience écologique qui ne cesse de grandir. Car, chacun le sait, les pressings sont, eux aussi, extrêmement toxiques et néfastes à l’environnement.

En 2014 : en costume d’apparat

Le 10 octobre 2014 devant le palais de l'Elysée à Paris, à l'occasion de la visite de l'acteur américain Arnold Schwarzenegger. | Marc Piasecki / WireImage

Le déguisement, c’est maintenant. A 59 ans, son dévouement à la cause vaut à Nicolas Hulot le titre d’« envoyé spécial pour la protection de la planète » du gouvernement français, et lui impose le port du costume. On peut parler d’une catastrophe écologique. Terne, molle et approximative, rien ne va dans cette silhouette d’emprunt. Si ce n’est ce petit dossier, de couleur verte naturellement.

En 2016 : bien au chaud

Nicolas Hulot, chez lui, sur la Pointe du Nick à Saint-Lunaire, en Ille-et-Vilaine. | Philip Poupin pour Le Monde

Deux ans plus tard, fini le carnaval. De nouveau libre politiquement et vestimentairement, Nicolas Hulot porte une doudoune de la marque « eco-friendly » Hoalen. Le choix est doublement bien vu : elle lui tiendra chaud le temps qu’il finisse par prendre une décision pour 2017, sans pour autant aggraver le réchauffement climatique. Conclusion ? Avec le temps, Nicolas Hulot a appris à se méfier du moindre grain de sable.