La candidate du parti socialiste Karine Daniel a remporté, dimanche 24 avril au second tour, l’élection législative partielle organisée dans la troisième circonscription de Loire-Atlantique pour remplacer à l’Assemblée nationale l’ex-premier ministre Jean-Marc Ayrault. Avec 55,4 % des voix, Karine Daniel devance son adversaire de droite Matthieu Annereau (Les Républicains/UDI/MoDem), qui a recueilli 44,56 % des suffrages dans cette circonscription aux mains de la gauche depuis près de quarante ans, lors d’un scrutin marqué par une très forte abstention (74,2 %).

Jean-Marc Ayrault y a été élu la première fois il y a trente ans, et y a été aisément réélu à six reprises, dont trois fois dès le premier tour, notamment en 2012, peu après son accession à la tête du gouvernement. Il avait alors obtenu 56,2 % des voix. « D’avoir été mis nettement en tête par les électrices et les électeurs, c’est un signe qui est fort, c’est la volonté que cette circonscription reste à gauche même s’il y a encore un effort à faire et un effort de rassemblement », a commenté plus tôt le ministre socialiste.

Sur le papier, Karine Daniel partait favorite en raison des réserves de voix dans cette circonscription inscrite à gauche depuis plus de quarante ans, mais le refus du candidat d’Europe Ecologie-Les Verts, Jean-François Tallio – troisième au premier tour avec 17 % des voix – de donner de consignes de vote laissait l’issue du scrutin incertain. EELV a expliqué ne pouvoir soutenir « ni un candidat de droite, soutenu de plus par Henri Guaino ou Bruno Retailleau, ni une candidate socialiste qui agit pour un gouvernement qui repousse le débat sur le nucléaire, qui n’abandonne pas la loi El Khomri sur le travail, les deux forces politiques s’associant au conseil régional pour voter l’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ».

Départementales partielles en Meuse : victoire de l’UDI face au FN

Les candidats de l’UDI ont remporté, dimanche 24 avril, les élections départementales partielles de Saint-Mihiel (Meuse), le seul canton de Lorraine enlevé par le FN lors des départementales de mars 2015, mais dont les résultats avaient été ensuite invalidés. Les candidats UDI, Sylvain Denoyelle et Marie-Christine Tonne, ont obtenu 57,8 % des voix, contre 42,2 % pour Marianne Prot et Bruno Rota du FN. La fédération socialiste de la Meuse, dont les candidats avaient été éliminés à l’issue du premier tour, avait appelé à « faire barrage à l’extrême droite » au second. A 43,4 %, le taux de participation a été un peu plus élevé qu’au premier tour.

Lors des départementales de mars 2015, Bruno Rota et Marianne Prot s’étaient emparés de ce canton au terme d’une triangulaire avec l’UDI et le PS, avec seulement 26 voix d’avance, soit 1,4 % des suffrages. Les candidats UDI avaient contesté le résultat, avançant que des tracts, distribués juste avant le scrutin, contenaient des « attaques gratuites et infondées » et qu’ils n’avaient pas eu, vu le temps imparti, la possibilité d’y répondre. Le tribunal administratif de Nancy leur avait donné raison, annulant le scrutin.