L’homme qui a prétendu être Satoshi Nakamoto, le créateur de la monnaie électronique a renoncé à présenter de nouvelles preuves de son identité. | AP

A quoi joue Craig Wright ? C’est la question qui se pose trois jours après que ce scientifique et entrepreneur australien a prétendu auprès de trois médias britanniques, certaines preuves à l’appui, être Satoshi Nakamoto, le mystérieux créateur du bitcoin.

Trois jours après ces révélations, rien n’est plus certain. De nombreux experts ont d’abord décortiqué les éléments apportés publiquement par M. Wright pour prouver qu’il était à l’origine de la célèbre monnaie électronique. Et leur conclusion est sans appel : la version de M. Wright ne tient pas.

Ce dernier a fourni sur son blog ce qu’il a présenté comme étant l’utilisation d’une clé cryptographique utilisée au tout début de l’existence du bitcoin, autrement dit, appartenant à M. Nakamoto. Mais plusieurs chercheurs en informatique ont établi qu’il s’agissait d’un faux, bien élaboré. Craig Wright aurait donc apporté une preuve bancale pour tenter de berner son monde.

Une preuve présentée en privé

Cela a grandement intrigué Gavin Andresen, un des plus éminents développeurs du bitcoin et l’un des seuls à s’être directement entretenu, à l’époque et par courriel, avec Satoshi Nakamoto. M. Andresen a raconté au site spécialisé Wired qu’il s’était rendu, il y a quelques semaines, dans un hôtel londonien pour rencontrer M. Wright. Là, sur un ordinateur neuf (qui n’a donc pas pu être truqué), ce dernier a correctement utilisé la clé correspondant au compte ayant créé les premiers bitcoins. Une démarche censée établir avec certitude la paternité de M. Wright sur le bitcoin.

Pourquoi ne pas publier cette preuve définitive ? Devant l’avalanche de critiques, M. Wright a d’abord promis de faire taire les sceptiques, sans doute en procédant à la même démonstration que celle faite devant M. Andresen.

Coup de théâtre, jeudi 5 mai. Le chercheur australien a remplacé son blog par un court et cryptique message dans lequel il annonce renoncer à présenter ces nouvelles preuves. « Je pensais que je pouvais le faire, peut-on lire. Je me croyais capable de mettre des années d’anonymat derrière moi. Mais au fur et à mesure des événements de la semaine et alors que je me préparais à présenter la preuve de mon accès aux premières clés, j’ai craqué. Je n’ai pas le courage. »