Des étudiants à l'université Félix-Houphouët-Boigny d'Abidjan. | © Reuters

Vendredi matin, après plusieurs journées d’échauffourées entre les policiers et les étudiants, le calme semblait revenu sur le campus de l’université Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan. Les étudiants s’aventuraient en silence vers leurs salles de cours. Face à la présidence de l’université étaient stationnés deux véhicules de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) et une trentaine d’agents montaient la garde devant le bâtiment.
Les résidences universitaires bâties à l’arrière du campus étaient elles aussi sous bonne surveillance avec une cinquantaine d’agents des forces de l’ordre, un véhicule de la Brigade anti-émeute (BAE). Un 4 x 4 du 8e arrondissement de police de Cocody patrouillait dans les allées de l’université.
En réponse, à l’entrée du campus des étudiants distribuaient discrètement un tract portant le message du secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) Fulgence Assi : « Les arrestations ne peuvent nous intimider. »

Gaz lacrymogènes

Les manifestations et les réunions, qui se déroulent depuis mardi pour réclamer de meilleures conditions de travail et dénoncer le projet de relocalisation de la cité universitaire pour faire place aux infrastructures d’accueil des futurs Jeux de la francophonie prévus en 2017, ont été dispersées à coup de gaz lacrymogènes. Une dizaine d’étudiants a été arrêtée et serait détenue à la préfecture de police d’Abidjan.
« Il est inacceptable que la police intervienne en pleine nuit sur un campus universitaire pour bastonner nos camarades. Même les personnes handicapées n’ont pas été épargnées. Non seulement ces policiers doivent partir, mais il faudrait aussi que nos amis de lutte soient libérés, où le mouvement se poursuivra », affirme Arsène Kouamé, membre de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci).
« Il y a longtemps que nous dénoncions le manque de matériels de travail dans les cinq universités du pays, sans être entendu. Et pour ne rien arranger, les autorités demandent à nos camarades de libérer leurs chambres pour des Jeux. Nous disons non ! », dénonçait Fulgence Assi, secrétaire général national de la Fesci, peu avant son arrestation mercredi et son déferrement jeudi à la Maison d’arrêt de correction d’Abidjan (MACA).
Vendredi, l’annonce de nouvelles discussions entre les différents syndicats d’étudiants et la direction de l’université restait attendue.