Dans une tribune publiée mardi 19 avril sur Facebook, Manuel Valls a précisé son projet de « refonte globale » des minima sociaux destinés aux jeunes. Le premier ministre prône une « simplification » des prestations sociales à compter de 2018. Une tribune qui détaille ainsi les ambitions du gouvernement à la suite du rapport remis lundi par le député socialiste Christophe Sirugue.

« C’est un chantier ambitieux. Le rapport qui m’a été remis en a esquissé les contours, et le gouvernement en définira le contenu précis durant les six prochains mois, pour une mise en œuvre en 2018. »

« Une couverture socle unique »

Ce geste en direction de la jeunesse concerne les plus précaires d’entre eux. L’idée est de leur permettre de bénéficier des minima sociaux dès l’âge de 18 ans, et non plus à 25 ans. « Il faudra engager une refonte globale, en élargissant l’accès aux minima sociaux aux jeunes en difficulté, en les fusionnant tous (RSA, AAH, ASPA…) afin de les remplacer par une couverture socle unique pour celles et ceux qui en ont besoin, complétée en fonction des situations individuelles (en recherche d’emploi, en situation de handicap, etc.) », écrit le premier ministre.

Il énonce auparavant les deux « principes » sur lesquels doit se fonder la rénovation des prestations sociales. Le premier est celui de la « simplification ».

« La complexité de nos prestations sociales, fruit d’avancées sociales successives, se retourne chaque jour contre celles et ceux à qui elles sont destinées. Nombreux sont ceux qui, parce que “c’est bien trop compliqué”, parce que “c’est connoté”, ou parce qu’ils ne les connaissent même pas, renoncent à faire valoir leurs droits. »

« La simplification est pourtant possible. La triple révolution sociale, numérique et administrative de la prime d’activité (…) en est l’exemple (…). Cette démarche de simplification doit être poursuivie et étendue à l’ensemble des prestations sociales », poursuit M. Valls.

Le rôle d’« accompagnement » des collectivités

Le deuxième principe est celui de l’« accompagnement ». « L’objectif des minima sociaux, relève-t-il, n’est pas simplement de verser une allocation, mais de donner à chacun le moyen de rebondir, de prendre un nouveau départ. »

« J’ai donc dit aux départements que, si l’Etat est disposé à prendre à nouveau en charge le financement du RSA, c’est à la condition que les collectivités garantissent, sur le terrain, des politiques d’insertion sociale et professionnelle de qualité », précise le premier ministre.

« Ce chantier que nous ouvrons, c’est bien celui du revenu universel : pas une allocation versée à tous, y compris à ceux qui disposent de revenus suffisants — cela serait coûteux, et n’aurait aucun sens — mais une allocation ciblée, versée à tous ceux qui en ont vraiment besoin », écrit-il.