La ministre du travail Myriam El Khomri défend son projet de loi à l'Assemblée le 3 mai. | PHILIPPE WOJAZER / REUTERS

Après des semaines de contestation, une première réécriture du texte par le gouvernement et des retouches faites en commission, le projet de loi réformant le code du travail est arrivé mardi 3 mai à l’Assemblée nationale. Le texte, qui fait l’objet de 5 000 amendements, devrait être examiné juqu’au 12 mai et voté en première lecture le 17 mai.

  • Myriam El Khomri veut « faire du bien » au pays

La ministre du travail, Myriam El Khomri, a ouvert les débats, expliquant dans un discours d’une trentaine de minutes vouloir faire « du bien » au pays, avec un projet « de progrès », « juste et nécessaire ». Se plaçant dans le « sillon politique et culturel » des lois Auroux de 1982, elle s’est décrite en « femme de gauche » ne trahissant pas ses convictions.

  • La motion de rejet des Républicains repoussée

Le groupe Les Républicains (LR) a présenté une motion de rejet préalable, défendue par Jean-François Copé. Le maire de Meaux a déploré la réécriture du texte par le gouvernement alors que « l’avant-projet de loi allait dans le bon sens ».

La motion a été largement rejetée : seuls 105 députés (LR, UDI, Front de gauche, un apparenté PS et une écologiste) l’ont votée, tandis que 200 se sont prononcés contre et sept se sont abstenus (dont l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot et l’ex-socialiste Pouria Amirshahi).

Une seconde motion, cette fois de renvoi en commission, a aussi été rejetée par 177 voix contre 99.

  • Quelle majorité ?

Lundi, le rapporteur du texte, le socialiste Christophe Sirugue a estimé qu’il manquait « 40 voix » pour que le texte soit adopté. Mais mardi, il a jugé possible que ce « déficit » soit en train de se « résorber » avec la suite du travail pour « rééquilibrer le texte ». Devant un groupe socialiste réuni le matin dans une ambiance « un peu tendue », Manuel Valls a tenté de convaincre les hésitants. « Nous avons conclu un accord avec les syndicats réformistes. Il faut en tenir compte », a-t-il notamment plaidé.

Le groupe PS, qui ne dispose pas de la majorité absolue, peut compter sur des radicaux de gauche et écologistes réformistes. Mais écologistes contestataires, Front de gauche et surtout une majorité des LR et UDI vont probablement voter contre. L’exécutif pourrait donc recourir à l’article 49-3, comme en 2015 pour la loi Macron. Ce « n’est pas un choix que nous privilégions », a cependant assuré le premier ministre.