La loi travail expliquée en patates
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Deux jours après de nouvelles manifestations contre le projet de loi de réforme du code du travail, les organisations d’étudiants et de lycéens sont reçues lundi 11 avril par le premier ministre, Manuel Valls, qui pourrait mettre sur la table des mesures « concrètes » pour favoriser l’insertion des jeunes et tenter de contenir la contestation.

Huit organisations sont conviées à 11 heures à Matignon, dont les trois qui font partie de l’intersyndicale mobilisée contre le projet de loi depuis plus d’un mois – l’UNEF (étudiants), l’UNL et la FIDL (lycéens).

Le premier ministre s’est d’ores et déjà dit « prêt à regarder » certaines propositions de l’UNEF pour « améliorer l’ensemble des politiques publiques vers la jeunesse ». Le syndicat étudiant demande notamment l’« accès à un emploi stable » et « aux droits sociaux ». Le RSA (revenu de solidarité active) n’étant pas accessible aux moins de 25 ans, le premier syndicat étudiant plaide pour que les bourses étudiantes continuent à être versées entre la fin du diplôme et l’accès à la vie professionnelle. L’organisation veut également une augmentation du nombre de places de formation professionnelle et l’amélioration des conditions de vie et de travail des apprentis.

Les organisations étudiantes et lycéennes avaient rencontré mercredi la ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, Najat Vallaud-Belkacem, son collègue chargé de la jeunesse, Patrick Kanner, et la ministre du travail, Myriam El Khomri. Le président de l’UNEF, William Martinet, avait estimé à la sortie de cette réunion avoir été « écouté », malgré un « désaccord » persistant sur la réforme du code du travail.

Un rendez-vous stratégique pour le gouvernement

Même si les manifestations de samedi ont été marquées par une affluence en baisse – 120 000 manifestants dans toute la France selon les autorités, contre 390 000 le 31 mars – le président de l’UNEF ne désarme pas :

« Après plus d’un mois de mobilisation, six journées de manifestations et un soutien de l’opinion publique (…), il est temps que le gouvernement entende nos revendications. »

Les manifestations de samedi ont été marquées par une affluence en baisse, avec 120 000 manifestants dans toute la France selon les autorités, contre 390 000 le 31 mars. | CHRISTOPHE ENA / AP

S’il ne se fait guère d’illusions sur sa demande de retrait de la loi El Khomri, le syndicat prévient : « Si le gouvernement ne bouge pas sur la loi travail, on restera solidaires de la mobilisation des salariés », avec en ligne de mire le 28 avril, prochaine journée de mobilisation.

Le rendez-vous de lundi est stratégique pour le gouvernement alors que les organisations de jeunesse sont très actives dans la mobilisation, dans la rue et par les blocages de lycées ou d’universités. Bien au-delà de la seule contestation de la loi travail, les jeunes sont en outre nombreux dans les rassemblements citoyens Nuit debout. Un mouvement né il y a une dizaine de jours place de la République à Paris et qui a depuis essaimé dans plusieurs dizaines de villes.