Le doctorant Abdelkader Meni Mahzum. Session 2015 de « Ma thèse en 180 secondes ». | DOMINIQUE FAGET / AFP

Les candidats ont trois minutes pour faire un exposé clair, concis et néanmoins convaincant de leur mémoire de master MEEF (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation). Après Ma thèse en 180 secondes, le ministère lance Mon mémoire MEEF en 180 secondes, surfant sur le succès du concours qui met au défi des doctorants de vulgariser en trois minutes leur sujet de thèse.

Pour les non-initiés, le mémoire de deuxième année de master MEEF est un diplôme bac + 5, désormais passé par la plupart les étudiants se destinant à l’enseignement, depuis l’école maternelle jusqu’au lycée.

Organisé avec le réseau national des Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) qui forment ces futurs enseignants, l’initiative vise à « valoriser les mémoires des étudiants fonctionnaires stagiaires ». Elle s’inscrit parmi les campagnes de « publicité » pour le métier d’enseignant que le ministère multiplie depuis quatre ans afin de recruter les quelque soixante mille professeurs promis par François Hollande en 2012.

Présélection académique et « coup de cœur »

Le règlement du concours prévoit des présélections académiques, au sein de chacun des trente-deux ESPE du territoire, jusqu’à la mi-juin. Les lauréats s’affronteront lors d’une finale nationale à Paris, le 30 juin.

Seront évalués la « pertinence du sujet » (sur 9 points), le « talent d’orateur » (3 points) du candidat et son « implication », sa bonne « médiation » du sujet, c’est-à-dire sa capacité à le vulgariser (3 points), ainsi que la « structuration » (3 points) de l’exposė.

Le jury, composé de représentants du ministère et des écoles, sera même en droit d’accorder deux points supplémentaires à un « coup de cœur ». Les trente-deux candidats verront leur mémoire valorisé sur le site du ministère de l’éducation nationale, et recevront « des présents relevant du domaine éducatif par les partenaires officiels du concours », précise le site des ESPE.

L’année dernière, lors de la finale du concours Ma thèse en 180 secondes, les candidats, scientifiques, dans des domaines très variés, avaient parlé « bactéries halophiles », « crimes racistes », « VIH » ou encore… « participation des acteurs non étatiques à l’action en Afrique ».

Un coup d’œil au dépôt universitaire de mémoires après soutenance (Dumas), rattaché au CNRS, permet d’avoir une idée des thématiques, bien différentes, qui pourront être abordées dans Mon master MEEF en 180 secondes. On y parle « réussite des élèves issus de milieux populaires », « numération », « aide aux élèves en difficulté scolaires par l’art », ou encore… « élevage d’escargots en classe de moyenne section ».