Comme chaque année, Accenture a dévoilé en 2016 son étude prospective Vision Technologique. Cette nouvelle édition s’articule autour de celui qui est présenté comme le premier facteur de succès d’une transformation numérique : l’humain.

Mon nouveau collègue est une intelligence artificielle | Accenture


Avec un tel prisme d’analyse, on pourra s’étonner d’être immédiatement plongé dans l’univers de “l’automatisation intelligente”. Néanmoins, loin d’entretenir le cliché d’une prise de pouvoir par les machines et annonciatrices d’un futur déshumanisé, Accenture met en avant le rôle libérateur et les nouvelles possibilités permises par l’intelligence artificielle.

Le robot ? Compagnon plus que concurrent.

La complémentarité de l’humain avec les systèmes automatisés change en profondeur la nature du travail. Dans le domaine de la production industrielle, les usines dites lights out offrent un bon exemple de cette nouvelle symbiose. L’expression désigne une nouvelle forme d’espaces de production capables de se passer entièrement d’intervention humaine - et donc de lumière ! Mais ce que l’intitulé lights out ne dit pas, c’est qu’une main d’œuvre nombreuse et qualifiée est tout de même nécessaire à de telles installations. Ainsi, près de 1150 employés travaillent au bon fonctionnement de la dernière usine lights out mise en place par Siemens, principalement autour de tâches de programmation, de suivi ou de maintenance.

Selon l’étude Vision Technologique 2016, l’arrivée d’une automatisation intelligente annonce la reconfiguration en profondeur des modes de travail et de production. Avec un marché du robot professionnel estimé à 19,6 milliards de dollars et 152 400 unités d’ici 2018, mieux vaut se préparer dès aujourd'hui à accueillir ce nouveau partenaire.

Une marche incontournable vers l’entreprise du futur.

Lorsque l’on parle de machine ou de robot, il est important de sortir de l’intuition anthropomorphique pour comprendre que l’automatisation recouvre un spectre bien plus large. Dans le domaine de la finance, les Labs d’Accenture – les laboratoires de R&D du groupe – ont par exemple développé des intelligences artificielles capables de recréer les « cheminements de pensées » des chargés de clientèle les plus expérimentés pour personnaliser davantage les interactions avec les clients. Pour l’industrie pétrolière, ces Labs ont créé des drones sous-marins dotés d’une « vision analytique » pour détecter et prévenir les risques d’incident sur les pipelines en eaux profondes.

La promesse principale de l’automatisation réside dans l’accomplissement de tâches jusque-là impossibles. Et les perspectives sont lumineuses : CropX, une startup soutenue par l’ancien PDG de Google Eric Schmidt, souhaite par exemple réinventer l’irrigation grâce à des capteurs peu couteux, garants d’une utilisation optimale des ressources en eau.

70% des cadres dirigeants interrogés par Accenture ont déclaré avoir augmenté leurs investissements liés à l’intelligence artificielle ces deux dernières années. Car finalement la question aujourd’hui n’est plus tant de savoir si l’automatisation est en marche, mais de comprendre quel en sera le meilleur usage.