Boko Haram : « Les ex-otages subissent une double peine »
Durée : 06:54

Le groupe islamique Boko Haram a envoyé une « preuve de vie » deux ans après l’enlèvement à Chibok (nord-est du Nigeria) de 276 lycéennes, un événement qui sera commémoré jeudi 14 avril par des prières et des manifestations à travers tout le pays.

La vidéo, que s’est procurée la chaîne américaine d’information CNN, montre une quinzaine de jeunes filles recouvertes d’un hijab noir, qui donnent leur nom, assurent avoir été enlevées à Chibok et précisent la date de l’enregistrement, le 25 décembre. Selon CNN les 15 adolescentes ont été identifiées par des proches, des parents ou des camarades de classe.

Il s’agit de la première vidéo permettant d’établir que certaines des jeunes filles enlevées sont toujours en vie, depuis celle diffusée par Boko Haram en mai 2014. Selon les informations de l’Agence France-Presse (AFP), des membres de Boko Haram auraient pris contact mi-janvier avec le gouvernement, réclamant des discussions sur un possible échange de prisonniers. Le gouvernement ayant demandé une « preuve de vie », il aurait d’abord reçu cinq photos de certaines des otages, puis cette vidéo.

Esclaves sexuelles ou bombes humaines

Les parents des 219 lycéennes encore disparues – 57 étaient parvenues à s’enfuir peu après l’enlèvement – doivent tenir une réunion de prière jeudi devant l’école de Chibok où leurs enfants ont été enlevées. Le kidnapping du 14 avril 2014 avait suscité une intense émotion à travers le monde, notamment grâce à la campagne #BringBackOurGirls.

Les filles de Chibok sont les victimes les plus tristement célèbres de l’insurrection de Boko Haram, qui utilise souvent le kidnapping comme une arme, dans une guerre qui a déjà fait près de 20 000 morts depuis 2009. Selon les ONG qui militent pour les droits de l’Homme, plusieurs milliers de femmes et de jeunes filles ont été enlevées depuis le début du conflit.

Boko Haram en fait des esclaves sexuelles ou des bombes humaines, tandis que les garçons et les hommes sont enrôlés de force comme combattants par les rebelles qui veulent instaurer un Etat islamique dans le nord-est du Nigeria.