Emmanuel Macron en visite au Creusot, le 2 mai. | ROBERT PRATTA / REUTERS

C’est une des conséquences des défauts trouvés sur la cuve du réacteur de la centrale nucléaire de l’EPR à Flamanville (Manche). Selon Les Echos, dans son édition du mardi 3 mai, un audit lancé à la fin de 2015 sur les productions de l’usine Creusot Forge (Saône-et-Loire), où a été fabriqué la cuve de l’EPR, a permis de détecter « des incohérences dans les dossiers de fabrication ».

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Selon le quotidien économique citant une source anonyme, lors d’essais réalisés par des opérateurs sur des pièces métalliques (avec des « résultats sur l’analyse chimique de coulée, les paramètres de forgeage, l’historique de traitement thermique, les résultats des essais mécaniques »), « en cas de valeur obtenue dans le haut de la norme requise, les procès-verbaux de certains dossiers de fabrication auraient été modifiés, avec un procès-verbal “officiel” retenant une valeur “moyenne” dans le rapport de fin de fabrication ».

Des « incohérences » sur 400 dossiers de fabrication

Après ces révélations, Areva n’écarte pas que des « falsifications » soient à l’origine des « anomalies » détectées dans le suivi des fabrications d’équipements. « Je ne peux pas l’exclure », a reconnu aux Echos le directeur général d’Areva, Philippe Knoche.

« On a des procès-verbaux contradictoires. Soit il y a eu des essais complémentaires qui ne sont pas tracés, et il faut qu’on ait la conviction qu’ils existent. Sinon, il faudra en tirer les conséquences. »

Selon l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et Areva, environ 400 dossiers de fabrication sont concernés par des « incohérences » sur environ 10 000 dossiers de fabrication audités sur près de cinquante ans. Selon Les Echos, « une grosse moitié des dysfonctionnements concerneraient des pièces nucléaires ».

L’ASN, le gendarme du nucléaire, a par ailleurs donné quinze jours à Areva pour évaluer les conséquences de ces « anomalies » sur la sûreté des pièces fournies à ses clients. L’éventualité de ces falsifications est révélée quelques heures après la visite du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, lundi sur le site où est fabriquée la cuve au Creusot.