Francesco Schettino lors de son procès en première instance devant le tribunal de Grosseto, en février 2015. | Gregorio Borgia / AP

Le procès en appel de Francesco Schettino, l’ancien commandant du Costa Concordia dont le naufrage avait fait 32 morts au large de l’Italie il y a quatre ans, s’ouvre jeudi 28 avril. Celui que les médias italiens avaient surnommé « le capitaine couard » avait été condamné l’an dernier à 16 ans de prison en première instance. Lors de cette audience, programmée dans la matinée à Florence, le tribunal doit procéder à la constitution des parties civiles, ainsi qu’à la lecture de l’acte d’accusation. Au cours du mois de mai, onze autres séances sont d’ores et déjà programmée.

Francesco Schettino ne devrait pas assister à ce procès, pour lequel il est une nouvelle fois le seul à comparaître. Dans un mémoire déposé auprès des autorités judiciaires, il invoque des « motifs personnels » pour justifier son absence. Il souhaite notamment éviter la même « surexposition médiatique » que lors de la procédure en première instance, débuté le 17 juillet 2013. Il se dit toutefois prêt à se rendre au tribunal si les juges estiment « utile » qu’il soit de nouveau entendu.

« Nous demanderons que soient redéfinies les responsabilités de tous les protagonistes de cette affaire, et pas seulement celle de notre client », a expliqué à l’Agence France-Presse l’un des deux avocats de l’ex-commandant, Donato Laino. Pour lui, M. Schettino doit être acquitté. Avec son collègue Saverio Senese, Me Laino plaidera « l’accident organisationnel », mettant en cause la compagnie Costa mais également les dirigeants du port voisin de Civitavecchia et le timonier indonésien du paquebot.

Quitter le navire

L'épave du Costa Concordia, en janvier 2012. | ANDREAS SOLARO/AFP

Le 11 février 2015, le tribunal de Grossetto avait condamné le commandant à 16 ans de réclusion pour homicides involontaires, abandon de navire et de personnes mineures ou en situation de handicap et désastre environnemental. Sitôt la sentence prononcée, ses avocats avaient fait appel. Le parquet de la ville les avait immité, arguant que la peine prononcée n’était pas assez forte et demandant le maximum, soit 26 années d’emprisonnement.

Dans leurs conclusions, les juges avaient écrit qu’au moment où M. Schettino avait choisi de descendre dans une chaloupe de sauvetage, abandonnant à leur sort les quelque 2 000 personnes encore à bord, il l’avait fait en toute conscience. C’est d’ailleurs cette décision de quitter le navire, alors que des centaines de passagers s’y trouvaient encore, qui avait particulièrement choqué en Italie et au-delà.

Le Costa Concordia, qui naviguait trop près de la côte de l’île du Giglio en Toscane, avait heurté un rocher dans la nuit du 14 janvier 2012. Son épave en partie immergée avait ensuite été renflouée et remorquée en juillet 2014 au port de Gênes pour y être démantelée.