« Panama papers » : comprendre le système offshore en 3 minutes
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Des documents numériques en quantité ont été saisis par les services judiciaires en quantité à l’issue de 27 heures de perquisition dans les bureaux de Mossack Fonseca, le cabinet d’avocats au centre de l’affaire des « Panama papers », ont annoncé mercredi 13 avril les autorités panaméennes. Mardi, en annonçant la perquisition, les autorités s’étaient dites à la recherche de documents « susceptibles d’établir l’utilisation éventuelle de la société pour des activités illicites ».

Le système financier panaméen fait l’objet de sévères critiques depuis la publication par Le Monde et une centaine de médias internationaux des « Panama papers », une fuite de documents qui a révélé comment Mossack Fonseca créait des sociétés offshore pour des milliers de clients à travers le monde.

Des serveurs saisis

Javier Caraballo, le magistrat du parquet responsable de la perquisition, a assuré mercredi que les autorités avaient désormais accès à cent « serveurs virtuels » et à certains serveurs physiques où sont stockés les dossiers du cabinet et étaient maintenant en train de les analyser. « Nous n’avons pas ordonné de gel des comptes pour le moment », a précisé le procureur. Personne n’a non plus été interpellé. « Pour le moment, nous n’avons pas d’éléments convaincants qui nous permettraient de prendre une quelconque décision. »

Mossack Fonseca a fait savoir qu’elle estimait avoir respecté la loi et que toutes ses opérations étaient légales. « Comme nous l’avons toujours fait en près de 40 ans d’activité, nous sommes prêts, désireux et impatients de coopérer à nouveau avec les autorités sur leurs dernières investigations pour parvenir à une juste conclusion », a déclaré Mossack Fonseca dans un communiqué après la perquisition.

Les « Panama papers » en trois points

  • Le Monde et 108 autres rédactions dans 76 pays, coordonnées par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), ont eu accès à une masse d’informations inédites qui jettent une lumière crue sur le monde opaque de la finance offshore et des paradis fiscaux.
  • Les 11,5 millions de fichiers proviennent des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore, entre 1977 et 2015. Il s’agit de la plus grosse fuite d’informations jamais exploitée par des médias.
  • Les « Panama papers » révèlent qu’outre des milliers d’anonymes de nombreux chefs d’Etat, des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités ou des personnalités sous le coup de sanctions internationales ont recouru à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs.