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En France, une famille sur cinq est monoparentale, voire une sur quatre en région parisienne, selon l’Insee. Et dans 85 % des cas, le parent isolé est une femme. « Le profil des familles monoparentales recouvre une grande diversité. Cela peut être la conséquence d’une séparation, d’un veuvage, d’un parent qui a toujours vécu seul ou encore d’un couple ne vivant pas ensemble  », explique Jean-Philippe Vallat, sous-directeur des actions et recherches pour les familles, de l’Union nationale des associations familiales (UNAF).

Quoi qu’il en soit, ces familles sont généralement plus fragiles et davantage touchées par la précarité. En Ile-de-France, la moitié d’entre elles dispose d’un niveau de vie inférieur à 1 400 euros par mois. Soit 28 % de moins que le niveau de vie médian des couples avec enfants, précise l’Insee dans une note publiée en mars. Les parents isolés cumulent aussi des taux de chômage et d’inactivité plus élevés que ceux vivant en couple, montre une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) parue en juillet 2015.

40 % des pensions payées en retard ou pas du tout

Face à cette évolution de la cellule familiale, le gouvernement a annoncé en mars quelques mesures. A commencer, depuis le 1er avril, par la généralisation du dispositif de garantie du paiement des pensions alimentaires. Un sujet essentiel, une grande partie des pensions alimentaires étant payées avec retard ou pas du tout  : le chiffre de 40 % est régulièrement brandi, même s’il date de… 1985.

Ces mesures s’ajoutent aux aides déjà existantes. Une allocation de soutien familial est versée, sans condition de ressources, au parent qui élève seul son enfant de moins de 20 ans pour lequel il ne perçoit pas ou plus de pension alimentaire. Le montant est de l’ordre de 100 euros par mois et par enfant à charge (il devrait passer à 120 euros mensuels en 2017).

« Cette aide est indispensable, mais elle reste trop faible pour certaines familles. Dès qu’un adolescent atteint l’âge de 14 ans, le budget s’alourdit fortement, c’est une charge souvent très difficile à assumer pour une personne seule », rappelle Eliane Labourlette, présidente de la Fédération syndicale des familles monoparentales.

Bonus fiscal aux parents isolés

Certaines prestations peuvent également être majorées lorsqu’elles sont versées au parent isolé. C’est notamment le cas du revenu de solidarité active (RSA) ou de la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje). Le plafond de revenus maximal permettant de toucher la Paje est le même pour une personne qui élève seule un enfant que pour un couple dont les deux ­conjoints travaillent.

Par ailleurs, un parent qui élève seul un ou plusieurs enfants de moins de 10 ans et qui retrouve un emploi ou suit une formation peut percevoir, sous certaines conditions, un coup de pouce financier. Il s’agit de l’aide à la garde d’enfants pour parent isolé (Agepi), dont le montant varie entre 170 euros et 520 euros par an, selon le nombre d’enfants à charge et le nombre d’heures d’activité par semaine. Des aides complémentaires sont également délivrées par certaines communes ou départements. La ville de Paris, par exemple, propose une aide au logement (entre 128 et 150 euros par mois) aux familles monoparentales dont les revenus sont inférieurs à 1 600 euros par mois.

Enfin, un petit bonus fiscal est accordé au parent isolé  : ce dernier bénéficie pour son premier enfant à charge d’une part entière de quotient familial, au lieu d’une demi-part. Une personne élevant un enfant a donc droit à deux parts au lieu de 1,5 (2,5 parts pour deux enfants, 3,5 parts pour trois enfants…). En revanche, depuis 2014, cet avantage fiscal est accordé seulement si le parent a élevé son enfant seul pendant au moins cinq ans.