L’Eglise ne pouvait plus se contenter d’affirmer qu’elle avait changé. Qu’elle avait pris en compte le problème de la pédophilie en son sein.

Le conseil permanent de la Conférence des évêques de France (CEF), réuni depuis lundi 11 avril a annoncé, mardi, un ensemble de mesures destinées à prévenir les dérives pédophiles dans l’Eglise et à améliorer la prise en compte des victimes par l’Eglise catholique.

L’institution tente de sortir de la tourmente alors que le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, est visé par deux enquêtes pour non-dénonciation, notamment à la suite de la mise en examen fin janvier du Père Bernard P. pour des actes pédophiles commis il y a plus de 25 ans sur de jeunes scouts lyonnais.

Collaboration avec la justice

Outre la volonté affichée de faire « toute la lumière » sur les affaires même les plus anciennes et de clarifier la conduite qu’il convient de tenir lorsqu’elles surviennent, le président de la CEF, Georges Pontier, par ailleurs archevêque de Marseille, a annoncé la création de « cellules d’écoute » des victimes dans tous les diocèses ou les provinces. Un site Internet permettra d’entrer en contact avec ces structures.

« Le respect des victimes, notre devoir à leur égard et les exigences nouvelles du législateur obligent à porter à la connaissance des autorités judiciaires les faits portés à notre connaissance. De même, nous devons prendre les mesures canoniques qui s’imposent et enlever à l’auteur de ces actes toute responsabilité auprès de jeunes ou d’enfants. Notre collaboration avec les autorités judiciaires doit être totale, notre écoute des victimes ouverte et bienveillante », avait déclaré l’archevêque de Marseille dans une tribune au Monde, le 11 avril.