La page d'accueil du site Beautifulpeople. | Beautifulpeople.com

Préférences sexuelles, mais aussi salaire, poids, numéro de téléphone et adresse postale : le magazine Forbes a pu confirmer qu’une base de données contenant les données personnelles de plus d’un million d’inscrits sur le site de rencontres controversé Beautifulpeople.com était à vendre sur des forums spécialisés.

Le site de rencontre avait reconnu à la fin de 2015 avoir été victime d’une tentative de piratage, mais affirmait à l’époque que le serveur touché était une machine utilisée pour des tests. Les vérifications effectuées par Forbes et le chercheur en sécurité informatique Chris Vickery montrent que les données dérobées correspondent cependant à des personnes réellement inscrites sur le site.

Lancé au Danemark au début des années 2000, Beautifulpeople diffère des autres sites de rencontre en se présentant comme une plate-forme réservée aux gens « beaux ». Les nouveaux inscrits sur le site doivent passer une période de probation de quarante-huit heures, durant laquelle les membres déjà inscrits votent pour valider ou non l’inscription sur des critères esthétiques. Très critiqué, ce système avait abouti en 2010 à la suppression, selon l’éditeur du site, de plus de 5 000 profils de personnes qui avaient « pris du poids » depuis leur inscription.

En 2015, Ashley Madison

A la fin de 2015, une enquête avait déjà été ouverte à la suite du piratage de la base de données d’un autre site de rencontres, Ashley Madison, spécialisé dans les rencontres extraconjugales. Les données avaient été publiées en ligne par un mystérieux groupe qui affirmait avoir agi pour dénoncer l’amoralité du site et de ses utilisateurs. Les données publiées avaient également montré que le site utilisait de nombreux faux profils féminins pour attirer des hommes, et le patron de l’entreprise avait dû démissionner.

Dans le cas de Beautifulpeople.com, le piratage n’a pas été revendiqué. Le ou les personnes ayant dérobé les données semblent avoir principalement agi par intérêt financier – les bases de données de ce type, très détaillées, se revendent sur certains sites cachés spécialisés, pour servir de base à des envois massifs de courriels non sollicités ou à des tentatives de piratage.