Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a proclamé dimanche 17 avril que la partie annexée du plateau syrien du Golan « restera pour toujours dans les mains d’Israël ».

Il s’exprimait au début d’un conseil des ministres hebdomadaire organisé pour la première fois sur le plateau du Golan depuis sa conquête par Israël, en 1967, et son annexion, en 1981.

« Il est temps que la communauté internationale reconnaisse la réalité, il est temps qu’après cinquante ans elle reconnaisse enfin que le Golan restera à jamais sous souveraineté israélienne. »

L’annexion de quelque 70 % du plateau syrien par Israël n’a jamais été reconnue au niveau international, et Israël et la Syrie restent officiellement en état de guerre.

L’accord sur la Syrie en filigrane

Tel-Aviv assure que sa présence y est indispensable pour garantir sa sécurité face aux offensives du Hezbollah libanais et de l’organisation islamique (EI) en Syrie. La ligne de cessez-le-feu sur le Golan était considérée comme relativement calme, mais la situation s’est tendue avec le déclenchement de la guerre en Syrie, en 2011. Depuis, des projectiles tombent périodiquement du côté du Golan occupé par l’Etat hébreu, où vivent plus de vingt mille colons israéliens, aux côtés de vingt mille Druzes, une minorité arabophone et musulmane également présente en Syrie.

M. Nétanyahou a fait ces déclarations au moment même où se tiennent à Genève des négociations sur l’avenir de la Syrie en guerre. Elles sont pour le premier ministre israélien le moyen de signifier que le retrait du Golan ne peut faire partie des termes d’un accord sur l’avenir de la Syrie. « Nous ne nous opposerons pas à un accord sur la Syrie à condition qu’il ne se fasse pas aux dépens de l’Etat d’Israël et que les forces de l’Iran, du Hezbollah et de Daech [acronyme arabe de l’EI] soient expulsées » de Syrie, a dit le dirigeant israélien. « Quoi qu’il se passe de l’autre côté [en Syrie]), la frontière ne bougera pas. »