A écouter : cinq introductions mythiques qu’on doit à Prince
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Les fans apprenant la mort de la légende de la pop Prince jeudi 21 avril ne pourront pas aller réécouter ses tubes sur Spotify et Deezer. Très scrupuleux avec ses droits et l’exploitation de sa musique, le chanteur avait brusquement retiré sa musique de la plupart des services de streaming en juillet dernier. Il n’existe aujourd’hui qu’une seule chanson de Prince sur Spotify, Stare.

Aujourd’hui seul le service de streaming du rappeur Jay-Z, Tidal, conserve la musique du chanteur du Minnesota. Avant d’arriver sur Tidal, Prince avait supprimé sa chaîne YouTube, son compte Twitter et sa page Facebook. Quelques jours plus tôt, il accusait indirectement les labels et les plateformes comme Spotify de détourner l’argent du streaming qui devrait revenir aux artistes.

Lors de son lancement en 2015, Tidal s’était présenté comme le premier service de streaming détenu et géré par les artistes et pour les artistes, il était soutenu par des stars mondiales comme Madonna, Daft Punk, Jay-Z et Beyonce.

Refus d’iTunes en 2010

En 2010, Prince avait refusé de sortir son album 20TEN sur iTunes, la plateforme d’achat de musique en ligne d’Apple, réservant sa musique au support CD. « L’Internet est fini. Je ne vois pas pourquoi je devrais donner ma musique à iTunes ou n’importe qui d’autre. Ils refusent de me payer en avance pour ça et s’énervent quand je refuse », avait-il déclaré à l’époque.

Comme le souligne le site spécialisé Motherboard, Prince n’était pas complètement réfractaire à Internet, mais désireux de contrôler la manière dont sa musique était diffusée. En 2013, il avait publié un nouveau single sur un site créé pour l’occasion, et la plateforme vidéo YouTube. Il a même tenu pendant plusieurs années un site où les internautes pouvaient payer un abonnement pour écouter sa musique et des émissions de radio spéciales.

La volonté de Prince de garder le contrôle de sa musique était déjà présente avant l’ère du streaming. Au début des années 1990, il était entré dans un long conflit avec la maison de disques qui l’avait lancé, Warner Bros. Comme le rappelle le New York Times, il contestait notamment à l’époque les restrictions imposées par le label, qui lui demandait de ne pas sortir plus d’un album par an afin de coller au mieux aux modes de consommation de la musique. Un conflit qui l’avait poussé à lancer son propre label, NPG Records, puis à arrêter définitivement de travailler avec la Warner en 1996 .

« La musique, selon moi, ne peut s’inscrire sur un calendrier. L’idée principale n’est pas censée être “Quels sont les moyens d’en tirer profit ?” C’est très loin du véritable esprit de la musique », affirmait-il déjà en 1996.

Mort de Prince : la légende de la pop en images