Hillary Clinton et des partisans lors de la soirée de la primaire de New York, le 20 avril. | DARCY PADILLA/AGENCE VU POUR "LE MONDE"

Hillary Clinton a remporté la primaire de l’Etat de New York, mardi 19 avril. Elle l’a emporté haut la main, avec 57,9 % des voix, contre 42,1 % à Bernie Sanders.

Elle peut estimer avoir brisé la dynamique qui portait M. Sanders : le sénateur du Vermont en avait remporté sept des huit dernières consultations et il avait affirmé qu’il allait ravir New York à Mme Clinton. C’est raté.

Avant la primaire de mardi, Mme Clinton faisait la course en tête, avec 1 758 délégués contre 1 076 pour M. Sanders, natif de Brooklyn, selon AP. Ce décompte intègre les « super-délégués », élus et cadres du Parti démocrate libres de leur choix.

Mardi soir, elle a obtenu 135 délégués supplémentaires, M. Sanders en a gagné 104. Il faut au moins 2 383 délégués pour décrocher l’investiture du parti lors de la convention de Philadelphie, qui se tiendra du 25 au 28 juillet.

Et pour y arriver, M. Sanders devra en engranger dans des Etats « riches » en délégués. Mercredi, les commentateurs hésitent à déclarer que Mme Clinton est de facto la candidate démocrate à l’élection de novembre.

Les enseignements des sondages de sortie des urnes

Pour remporter la primaire, elle a eu recours aux ingrédients qui font sa victoire depuis le début de la course à l’investiture. Elle a remporté l’électorat afro-américain et latino, comme l’indiquent les sondages de sortie des urnes de CNN. Le seul bloc d’électeurs dans lequel M. Sanders a gagné est celui des hommes blancs.

Par tranches d’âges, M. Sanders écrase Mme Clinton chez les 18-24 ans (81 % ont voté pour lui) et la devance chez les 25-29 ans (53 %) ; mais Mme Clinton est en tête dans toutes les autres tranches (30-39 ans : 52 % ; 40-49 ans : 59 % ; 50-64 ans : 63 % ; 65 ans et plus : 73 %). M. Sanders a aussi perdu cette primaire parce qu’elle était fermée aux électeurs indépendants et qui il n’a donc pas pu bénéficier de leur soutien.

Se projeter après le mois de mai

Que se passera-t-il après la course à l’investiture ? Près de 70 % des électeurs de M. Sanders voteraient pour Mme Clinton si elle est la candidate du parti. Et 62 % des partisans de Mme Clinton feraient la même chose en cas inverse. Les deux tiers des électeurs démocrates estiment que la campagne fait du bien au parti (seuls 36 % des républicains disent la même chose de leur campagne ; 59 % estiment que la campagne les a divisés).

A l’issue de cette primaire, Mme Clinton a coupé l’herbe sous le pied de M. Sanders sur de nombreux points : elle a enrayé sa dynamique, le parti démocrate n’est toujours pas passé de son côté, il ne gagnera pas la course aux délégués. Il peut toujours essayer de convaincre les super-délégués de voter pour lui, à contre-courant du vote des électeurs.

Après la prochaine primaire, celle du 26 avril, en Pennsylvanie, dans le Maryland, le Connecticut, le Rhode Island et le Delaware, l’avance de Mme Clinton en nombre de délégués deviendra irrattrapable et elle pourra concentrer ses efforts sur l’élection de novembre. Et sur sa cote de popularité, qui reste assez basse : 56 % des Américains ont une opinion négative de la candidate, selon un sondage NBC-WSJ.