Nicolas Mas face à l'Italien Simone Favaro, en 2013. | GABRIEL BOUYS / AFP

Le pilier de Montpellier Nicolas Mas, 35 ans, sélectionné 85 fois avec le XV de France, a annoncé qu’il prendrait sa retraite sportive à la fin de la saison. « Là, j’ai envie de profiter de ma famille. J’ai besoin de tout couper », a déclaré celui qu’on appelle « le Bus » au quotidien régional L’Indépendant, jeudi 5 mai.

Cet amoureux de voitures de collection a prévu de reprendre une formation de mécanicien. « Je vais retourner à l’école », a-t-il ajouté, disant espérer un dernier triomphe en championnat de France avec son club actuel, Montpellier : « Si je pouvais finir sur un titre de champion à Barcelone (le 24 juin), ce serait pas mal ».

Evoluant dans l’Hérault depuis la saison 2013-14, le Catalan a par ailleurs expliqué les raisons de son refus de retourner à l’USAP, le club de Perpignan, son club de cœur. « Les dirigeants de l’époque m’ont dégagé, ça reste une cicatrice. On a dit que j’étais parti pour l’argent mais, si ça avait été le cas, je serais parti bien avant. Mon départ était un signal d’alarme. La suite m’a donné raison, le club est descendu [en deuxième division]. J’espère de tout cœur que le club remontera un jour en Top 14 ».

« Je ne m’y retrouve plus »

Le pilier dit ne plus se reconnaître dans le rugby actuel :

« Physiquement, le niveau est de plus en plus dur, les gabarits sont énormes, la mêlée a moins d’importance qu’avant, je ne m’y retrouve plus. […] Aujourd’hui, c’est de la force pure, il y a moins d’intimidation, de défi. Dommage. Je parle comme un vieux mais j’ai adoré ce face-à-face où personne ne veut plier. »

Quant à sa carrière, Mas, qui a disputé trois Coupes du monde (2007, 2011, 2015), retient en particulier la « désillusion » de la finale du Mondial 2011, où les All Blacks l’ont emporté de justesse à Auckland contre la France (8-7).

« Les Blacks nous craignaient, c’est rare de les voir comme ça. On aurait dû, on devait les gagner. Sur le match, on méritait mais, sur l’ensemble de leur œuvre, leur victoire est logique. C’est le plus gros regret de ma carrière. Si on avait été champion, j’aurais arrêté ma carrière internationale sur cette consécration. »

Il n’en sera rien, puisque le parcours de Mas avec les Bleus s’est finalement achevé en 2015 sur un sinistre soir d’automne qui a vu cette même sélection néo-zélandaise faire voler en éclats les Bleus en quarts de finale (62-13) du Mondial, à Cardiff.