Dans le village de Minami-Aso (préfecture de Kumamoto), le 20 avril 2016. | JIJI PRESS / AFP

Onze personnes sont mortes des suites de la dégradation de leurs conditions de vie dans le sud-ouest du Japon, après la série de séismes dans lesquels avaient déjà péri 47 personnes, ont annoncé mercredi 20 avril les autorités. Au total, les secousses ont provoqué la mort d’au moins 58 personnes.

Selon la cellule de crise de la préfecture de Kumamoto – la plus touchée –, ces personnes ont succombé à différents symptômes (stress, troubles circulatoires, manque de sommeil, etc.), du fait des changements brutaux survenus à la suite des tremblements de terre incessants.

Plus de 600 secousses, dont deux extrêmement fortes, ont été ressenties entre jeudi 14 et mercredi 20 avril au matin dans la préfecture de Kumamoto où des milliers d’habitations ont été détruites.

Thrombose veineuse, manque de sommeil

Près de 100 000 personnes vivent depuis hors de leur logement, dans des conditions pénibles, dans des refuges ou dans leur voiture. Ont été signalés des cas (dont au moins un mortel) de thrombose veineuse, ou phlébite, dus à la position assise prolongée qui fait stagner le sang dans les membres inférieurs.

Les autorités locales ou des associations distribuent des dépliants d’information pour enseigner la conduite à tenir afin de minimiser les risques. Même le premier ministre, Shinzo Abe, a appelé à prévenir ce mal, surnommé aussi « syndrome de la classe économique », en référence aux vols long-courriers. Selon le quotidien Yomiuri Shimbun, quelque 20 personnes ont été traitées pour de tels symptômes dans cinq hôpitaux de Kumamoto.

La peur qui saisit les personnes à chaque secousse et le manque de sommeil depuis des jours peuvent également être fatals, selon les autorités. Parmi les réfugiés figurent nombre de personnes âgées fragilisées.

Des disparitions similaires dites « morts liées aux conséquences d’un désastre » avaient également été constatées dans les jours, mois et années suivant le triple désastre du 11 mars (séisme, tsunami, accident nucléaire) en raison notamment des évacuations dans l’urgence, y compris de personnes hospitalisées, et de l’angoisse prolongée créée par une impossibilité de prévoir la suite.