Des enfants dans un quartier d'Alep visé par les bombardements aériens, vendredi 29 avril. | ABDALRHMAN ISMAIL / REUTERS

Une trêve, issue d’un accord américano-russe, doit entrer en vigueur, samedi 30 avril à l’aube, dans la région de Damas et de Lattaquié en Syrie. Cet arrêt des combats, annoncé vendredi par des sources américaines, syriennes et russes exclut la grande ville d’Alep, au nord du pays, en proie à de violents combats depuis plusieurs jours.

Une trêve entre les forces gouvernementales et les groupes rebelles avait déjà été décrétée le 27 février à l’initiative des Etats-Unis et de la Russie mais elle a volé en éclats, notamment à Alep. Dans le nord-est de la province côtière de Lattaquié, un fief du régime, des combats opposent depuis des semaines les troupes du régime aux rebelles. En outre, l’armée syrienne et ses alliés tentent de progresser dans la Ghouta orientale, région considérée comme le réservoir de la rébellion près de la capitale.

« La persistance des attaques est inacceptable »

« La persistance des violations dans le nord de Lattaquié et dans la Ghouta orientale est inacceptable et dommageable », a indiqué Michael Ratney, l’envoyé spécial américain pour la Syrie, dans un communiqué. Selon lui, les combats devaient cesser à 00H01 locales, samedi. En revanche, en ce qui concerne la ville d’Alep où « la persistance des attaques est inacceptable, les deux pays ne sont pas arrivés à un accord », a-t-il indiqué. « Nous discutons avec la Russie pour arriver rapidement à un accord afin de réduire la violence dans cette région aussi », a-t-il ajouté.

Les bombardements ont encore tué vendredi plus de vingt civils à Alep, la deuxième ville de Syrie, divisée entre secteurs contrôlés par le régime et d’autres aux mains des insurgés depuis 2012. Treize personnes ont péri dans les quartiers tenus par le régime et dix-sept du côté des rebelles, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Des dizaines de personnes ont été blessées. L’aviation du régime a également frappé une clinique dans la partie rebelle d’Alep, blessant plusieurs personnes, selon la défense civile. Médecins du monde a fait état de son côté de la « destruction totale » d’une clinique, qui n’aurait fait aucune victime.

La destruction mercredi d’un hôpital d’Alep situé en zone rebelle, qui a fait une trentaine de morts parmi les civils, avait suscité une forte émotion, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon dénonçant un acte « inexcusable ». Au total, plus de 230 civils ont péri en une semaine dans cette ville.